En décembre dernier, la fondation Apprentis d’Auteuil a publié un livre blanc intitulé « Prendre le parti des jeunes ». Ce recueil de 20 propositions, élaboré avec les jeunes, s’adresse aussi bien aux décideurs du monde politique qu’aux citoyens qui ont envie d’agir concrètement pour faire bouger les lignes. Ce « petit bouquin d’utilité publique » aborde 4 thèmes : la famille, l’école, l’insertion socio-professionnelle et la société. Présentation par André Altmeyer, directeur général adjoint d’Apprentis d’Auteuil, qui a porté ce projet
En novembre 2011, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012, Apprentis d’Auteuil a publié un livre blanc intitulé « Plaidoyer pour la jeunesse en difficulté » pour interpeler les candidats à l’élection présidentielle sur l’urgence d’agir pour ces jeunes, sur le terrain éducatif notamment.
[*Le prolongement d’une démarche initiée il y a 5 ans*]
« Prendre le parti des jeunes » s’inscrit dans la continuité de cette interpellation, Apprentis d’Auteuil ayant vocation à prendre part au débat public à partir de son expérience d’acteur de terrain. Mais l’originalité de ce livre blanc réside dans sa co-construction avec les jeunes concernés, leurs familles, leurs éducateurs et les parties-prenantes impliquées dans leur projet éducatif. 350 contributeurs directs ont œuvré à la réalisation de l’ouvrage et plus de 2 000 ont répondu à un questionnaire en ligne. C’est sans doute ce qui fait son authenticité.
[*Un discours ancré dans une réalité concrète*]
Le livre blanc a été construit en recueillant les constats formulés par les jeunes, portés par les convictions d’Apprentis d’Auteuil et mis en perspective dans une série de 20 propositions concrètes. Il s’agissait d’être vraiment à l’écoute des jeunes, d’accueillir leurs joies, leurs « coups de gueule » aussi et leurs aspirations. Ils ont réfléchi et exprimé clairement ce qu’ils veulent pour le monde de demain. Les échanges ont été organisés de façon à leur permettre une liberté de parole dans un climat de confiance, ce qui ne s’improvise pas. Cet ouvrage dit les vrais besoins des jeunes aux décideurs politiques et peut permettre de construire un projet conçu avec ceux qui seront directement concernés.
[*Des attentes fortes*]
Leur vision s’est révélée lucide, réaliste et aussi remplie d’espérance. Ils réclament plus de confiance de la part des adultes. Ils attendent aussi que les adultes les aident davantage à révéler leurs potentialités, à faire grandir leurs talents. Ils savent aussi nommer leurs fragilités et reconnaître leurs failles, là où nous autres adultes n’en sommes pas toujours capables.
[*Des propositions à diffuser*]
Le livre blanc a été présenté à la presse le 7 décembre dernier et a recueilli un bon écho auprès des médias nationaux. Sur la thématique très sensible des jeunes qui sortent du statut de Protection de l’enfance en danger, les médias ont notamment été très à l’écoute ; un reportage a eu lieu au 20h de TF1. Prendre le parti des jeunes est disponible en librairie (Éditions de l’Atelier) depuis le 2 mars. La diffusion du livre sera accompagnée d’une opération de relations presse. Une plateforme digitale est déployée pour découvrir l’ouvrage, mais aussi soutenir les propositions et interpeler directement les candidats : www.jeunesse2017.fr. Les jeunes et leurs familles apportent un soutien fort à toute la démarche. L’objectif est d’avoir un écho auprès des politiques et d’entrer en contact avec les candidats à la présidentielle et aux législatives et leurs équipes de campagne pour alimenter leurs programmes avec des propositions élaborées avec ceux qu’elles visent. Les jeunes attendent la mise en place d’un contrat éducatif et que cela soit élaboré, sous l’impulsion des pouvoirs publics, à partir d’un échange avec toutes les parties prenantes, un « Grenelle de l’éducation » en quelque sorte.
[*Une suite à préparer*]
Apprentis d’Auteuil travaille aussi ses réseaux de proximité un peu partout dans les régions de France, notamment dans la perspective des législatives de juin prochain. Ce livre blanc est une étape et pas une fin. L’idée est de travailler dans la durée avec d’autres acteurs, en dépassant les échéances électorales prochaines. Pour notre fondation Apprentis d’Auteuil cette démarche coopérative avec les jeunes, les familles, la communauté éducative, les partenaires, crée une dynamique dont nous pressentons la force de vie qu’elle va permettre de déployer. Nous portons une responsabilité vis-à-vis des jeunes engagés dans la démarche et nous devons tenir nos engagements. Une feuille de route se dessine pour les années à venir. Un appel est lancé pour construire un pacte éducatif en alliance avec les jeunes et les familles, les pouvoirs publics, les entreprises et les associations.
[*Des actes simples pour soutenir la démarche*]
Sur le site internet jeunesse2017.fr, il est possible de voter et de s’engager sur une mesure, pour interpeler les candidats aux futures élections. Nous vous invitons aussi à vous procurer notre livre-plaidoyer. Lisez-le, les jeunes stimuleront votre espérance et votre engagement.
[/André Altmeyer, philosophe de formation,
directeur général adjoint d’Apprentis d’Auteuil,
en charge du développement et de la stratégie/]
[(Apprentis d’Auteuil
Fondation catholique reconnue d’utilité publique, Apprentis d’Auteuil accompagne plus de 25 000 jeunes en difficulté à travers des programmes d’accueil, d’éducation, de formation et d’insertion, ainsi que 6 000 familles fragilisées dans leurs missions éducatives.)]
[(Une éducation qui ouvre à l’universel
« (…) il ne suffit pas de regarder notre société et de reconnaître qu’elle est devenue plurielle : il est nécessaire de s’interroger sur la crise que traverse depuis plusieurs décennies notre système éducatif. La famille, en tant que premier lieu d’éducation, a vocation à ne pas enfermer l’enfant et à lui donner les premiers éléments de son entrée dans une communauté humaine toujours plus vaste que son milieu d’origine. Cette œuvre éducative n’est pas achevée par la famille : elle se poursuit jusqu’à l’âge adulte grâce à l’école, lieu par excellence de socialisation et d’exorcisation de la violence. Mais la tâche éducative va plus loin : au-delà de la nécessaire transmission des savoirs et de la non moins nécessaire acquisition des compétences, elle se doit d’ouvrir les jeunes à l’universel par la culture, seule en mesure de rendre possible le dialogue entre les cultures. »