Le livre nous parle essentiellement de l’économie de communion, lancée en 1943 par Chiara Lubich, fondatrice et présidente du Mouvement des Focolari, dont le procès en béatification est en cours. De composition essentiellement laïque, sa spiritualité est fondée sur l’appel évangélique à l’unité.
Évoquer une économie qui vise à partager les richesses c’est vivre une autre culture, un autre capitalisme. Il existe déjà des exemples concrets d’économie de communion, se finançant par crowdfunding, avec des entrepreneurs porteurs d’une culture inspirée d’un charisme religieux. Dans le cas de l’économie de communion, les bénéfices sont distribués en trois parts : une pour aider les plus démunis, une pour la croissance de l’entreprise, une pour la formation à la culture du don, car le problème n’est pas la production de richesses mais la distribution qui demande de retrouver le sens de la fraternité.
La parole de Chiara entraîne dans une aventure spirituelle mais aussi entrepreneuriale.
L’économie de communion propose d’élargir le cercle pour y intégrer les parties manquantes, exclus, marginaux, qui deviennent destinataires finaux de l’action de toute l’entreprise. Et Chiara de poursuivre : « donnons sans cesse, donnons nos expériences, nos compétences, notre disponibilité, notre intelligence ». L’économie de communion devient un style de vie s’adressant à tous.
Le livre se poursuit par une réflexion sur l’évolution de l’économie en particulier avec les moines, laboratoires vivants de diverses formes de démocratie, de la division du travail et d’organisation du temps et des lieux de travail. Puis il se termine avec des réflexions sur la subsidiarité, le dialogue et les vertus nécessaires à l’entreprise.
Bernard Chatelain
L’économie silencieuse, Luigino Bruni et Anouk Grevin, Nouvelle Cité 2016, 264 pages – 19 €