Il est possible pour les entreprises de commencer dès aujourd’hui à agir pour réparer les dégâts d’une production qui provoque hausse des températures et épuisement des réserves naturelles. C’est la conviction et ce à quoi nous engagent deux cadres d’Alsthom et Total, ainsi que Cécile Renouard, religieuse spécialiste de l’éthique des affaires. Comment nous mettre en chemin ?


Le livre commence par l’état des lieux et des difficultés que représentent « l’effet parc » (vitesse de propagation des innovations limitée par les coûts du remplacement des équipements obsolètes) ou « l’effet rebond » (économies conduisant à une augmentation de la consommation). L’entreprise peut cependant agir, avec le personnel, pour en diminuer l’impact ; elle peut s’intéresser davantage aux usages qu’aux produits, utiliser l’économie circulaire, mieux collaborer et mettre l’accent sur une économie locale.

Les freins et blocages décrits peuvent être dépassés par divers leviers notamment écoute de l’autre, confiance et recherche de sens. L’entreprise est un acteur politique qui doit aider à transformer le système : les auteurs donnent les exemples de lutte contre la corruption ou d’impact investing (ce mot désigne les investissements solidaires, d’une multinationale par exemple soutenant des initiatives d’électrification rurale dans le tiers monde et confrontée à des besoins financiers supplémentaires). Elle devrait aussi être au service de l’intérêt général, porter une attention préférentielle pour les pauvres et faire participer les populations concernées par ses activités, bref assurer un leadership éthique et transformer son environnement pour le meilleur.

Bernard Chatelain

L’entreprise au défi du climat

Frédéric Baule, Xavier Becquey, Cécile Renouard, Éditions de l’Atelier 2015, 200 pages – 19 €