A lire dans le numéro 238 de Christus (avril).
Comme en écho au numéro 416 de Responsables qui reprenait largement les débats de l’université d’été 2012, s’inscrivant pleinement dans l’actualité liée à la spéculation sur la faim, Christus s’est emparé à son tour du thème de la nourriture et l’a décliné dans ses différents registres. Aperçu des champs abordés…
Se nourrir est une des réalités les plus élémentaires et quotidiennes qui soient et pourtant notre rapport à la nourriture est souvent problématique voire désordonné. Avec l’abondance et la facilité (mais pas pour tous), une nouvelle conscience se fait jour qui invite au respect et au discernement devant la nourriture, source de plaisir savouré et partagé, toute première expérience du désir.
La dimension sociale de la nourriture se manifeste également dans le besoin d’en connaître l’origine et d’en assurer la qualité. Ainsi même quand manger se réduit à un acte individuel, la nourriture ne cesse de renvoyer à une démarche collective.
Art populaire, le cinéma est aussi évoqué car riche en scènes de repas : ordre et désordres familiaux et sociaux y sont montrés, et aussi la fête préparée et partagée, comme dans Le festin de Babette.
Se nourrir de manière juste et équilibrée n’est pas seulement une question biologique mais proprement humaine et spirituelle. Dans les Exercices spirituels, Ignace de Loyola, propose huit « règles pour s’ordonner dans la nourriture ». La foi au Christ rend purs tous les aliments, dès lors que – destinés à tous – ils sont fraternellement partagés entre tous, à commencer par les plus précaires, ce dont toute l’Écriture témoigne. Les modalités de partage sont aujourd’hui multiples, mais celles qui font avancer le Royaume de Dieu sont aussi celles qui dressent la table de la parole échangée et tissent des liens de justice, de responsabilité, de liberté.
Ludovic Salvo
Pour aller plus loin sur la thématique de la spéculation sur la faim :
Le Monde du 11 février « Quatre banques françaises accusées de « spéculer sur la faim »