Les années se suivent et ne se ressemblent pas, surtout pour la saison des festivals qui démarre à la condition impérative de savoir se réinventer avec la crise sanitaire. C’est donc dans une version uniquement en ligne, accessible à tous les publics et gratuite depuis une plateforme dédiée, que la 12e édition du film international consacré au travail s’est déroulée du 19 au 28 février 2021.
La programmation 2021 a retenu deux grands axes : la compétition internationale avec 17 films et la thématique centrale autour de l’éducation, alimentée par une succession d’évènements et d’échanges. Le festival poitevin poursuit ainsi sa réflexion d’ensemble à travers des films qui montrent le travail dans tous ses états, et maintient son identité propre en tant que lieu de référence pour créer le dialogue entre cinéma et travail, proposer des rencontres et susciter des réflexions en la matière. Résolument en prise avec l’actualité, cette 12e édition est aussi allée à la rencontre d’œuvres passées. Pendant neuf jours, l’éducation reliée à la question du travail, la transmission et l’émancipation au moyen de la langue, ont été le fil rouge des nombreux débats et autres regards croisés.
Le palmarès, à l’image de cette programmation éclectique, a mis notamment à l’honneur le film espagnol El año del descubrimiento comme grand prix du festival et mention spéciale du jury de la ville de Poitiers. Le film formule à travers la rencontre de générations, un manifeste contre un court-termisme délétère. Il se présente en effet comme une agora où chaque citoyen a voix au chapitre et où des points de vue contradictoires peuvent coexister. Ainsi, l’affirmation que « les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent rien à la politique » est reçue avec distance lorsque le film vient constater l’inverse. Il n’est pas question de savoir qui a raison et que penser, mais il interpelle sur comment faire société à partir des expériences singulières de chacun. À noter, enfin, la mention spéciale du jury professionnel pour le film d’Alexandra Pianelli, Le kiosque, qui invite à la découverte du métier de kiosquier avec en toile de fond, la crise de la presse papier.
Rendez-vous en salle dès que permis, pour savourer ce 12e palmarès dans les conditions du monde d’avant !
Sylvie Makarenko, comité de rédaction
Palmarès complet du festival international « Filmer le travail »
