Des statistiques nous l’indiquent : 31 % des salariés interrogés dans des enquêtes sociologiques s’inscriraient dans la catégorie des « activement désengagés ». Autrement dit des personnes actives présentant une vision négative de leur entreprise. La faute semble-t-il à des modes de management hérité des temps anciens dans des entreprises qui peinent à s’adapter.
C’est à partir de constat et des souffrances qu’il entraîne pour les salariés que la chaîne Arte programme une soirée Thema consacrée au bonheur au travail. Le film (1h24) de Martin Meissonnier met en lumière quelques exemples d’entreprises innovantes pour le bien-être et la participation aux responsabilités des salariés. Ainsi en est-il du point de vue de Laurence Vanhée, ex-DRH devenue « directrice générale du bonheur » au ministère belge de la Sécurité sociale, avec l’objectif de remettre l’humain, la personne au centre de la marche de l’entreprise. Quitte à remettre en cause les hiérarchies et l’ego « très fort » des dirigeants. Cette culture de la confiance, de la responsabilisation s’applique également dans les autres entreprises visitées au cours de ce film-enquête suggestif. Avec une recette propre à chacune d’entre elles. En France (la fonderie Favi en Picardie, la biscuiterie Poult à Montauban, le leader de la réparation de flexibles Chronoflex à Nantes) et à l’étranger (Les textiles de marque Gore en Allemagne, par exemple ou Mcl technologues en Inde). Ce petit catalogue des « entreprises libérées » d’une organisation du travail classique affiche son ambition de la suppression des hiérarchies intermédiaires et d’une nouvelle donne pour les salariés. Après notre dossier sur les souffrances au travail (Responsables n° 425-Décembre 2014), un regard sur ce qui pourrait aller mieux.
Robert Migliorini
Sur Arte, mardi 24 février