Le discernement d’Enzo Bianchi relève le défi du pape François qui présente le discernement comme une opération d’urgence pour la vie de l’Église, en particulier pour les jeunes (Christus Vivit, 2019) et pour les familles (Amoris Laetitia, 2016).
S’appuyant sur les pères de l’Église, l’auteur définit le discernement comme « ce processus que tout être humain se doit d’accomplir dans ce dur métier de la vie, dans les différentes situations auxquelles il se trouve confronté, pour faire un choix, prendre une décision, exprimer un sujet conscient, ici et maintenant » (p. 12).
Le livre commence par explorer l’enracinement biblique du terme, depuis le choix de la vie dans le Deutéronome jusqu’au choix du Christ dans le Nouveau Testament. Une deuxième partie présente l’art de discerner comme une réponse à l’Esprit saint. Car « cette voix exige une réponse, donc une prise de responsabilité qui indiquera comment vivre, quel choix faire, comment sauver sa vie (…). Si la vocation ne devient pas un métier de vie, alors la vie devient fragmentée, effilochée, liquide, inconsistante » (p. 89). Le discernement devient alors la réponse toujours renouvelée à la question spirituelle de celui qui désire que s’accomplisse sa propre “vocation” humaine.
Dans le style alerte qu’on lui connaît, le fondateur de la communauté monastique de Boze retrace le chemin qui part de la vocation biblique à la vocation d’aujourd’hui, en articulant l’expérience des pères du désert avec la problématique moderne de la conscience.
Bertrand Hériard
Aumônier national
Le discernement, Enzo Bianchi, Éd. Jésuites, Fidélité, 2019, 132 pages, 15 €
Voir aussi sur cet ouvrage, la recension d’Arnaud Laudenbach.