Quelle gouvernance pour les marchés ? Telle était la question posée au 3ème des Débats Varenne organisé par l’Unipef et le MCC, le 5 mars dernier. Selon Charles-Henri Filippi, président de la banque Citi France, la dérégularisation de la finance a suscité de « faux marchés » dont la légitimité économique est douteuse. Portant plus loin sa réflexion, il invite à repenser les concepts clés de notre vie économique (« Les 7 péchés du capital », Descartes et Cie, 2012). En écho, Jean-Pierre Jouyet, président de l’autorité des marchés financiers, dénonce l’opacité de mise dans un grand nombre de transactions financières conduites de gré à gré. Constatant que le politique se laisse dicter ses conduites par des acteurs financiers privés, il plaide pour une réaffirmation du politique sur l’économique, laquelle, en raison de la globalisation, ne peut pour nous, s’entendre qu’au niveau européen.
Dans le même esprit, dans son livre «Quelle société voulons-nous?» (Pocket 2012), le Cardinal Vingt-Trois nous interroge sur notre avenir.
C’est ainsi qu’aujourd’hui de très nombreux auteurs nous invitent à aller de l’avant en repensant nos valeurs fondamentales et nos manières de les mettre en œuvre. Face à ces réflexions, en ce début de Carême, je relisais avec des yeux nouveaux le chapitre 58 du prophète Isaïe qui dit les chemins de vérité et de justice du jeûne qui plaît au Seigneur. A ce jeûne les membres du MCC sont invités à participer dans la fidélité à l’appel reçu au Congrès Lyon 2011 : Inventer un avenir commun, responsable d’une espérance durable.
Bernard Bougon s.j., aumônier national