Jean-Philippe Fabre est prêtre et professeur d’Écritures saintes au collège des Bernardins. Il prête sa plume à Marc, comme ce dernier aurait prêté sa plume à Pierre pour raconter la vie de Jésus. Grâce à la liberté que permet le genre romanesque, il décide que Marc est bien ce jeune homme vêtu d’un drap qui s’enfuit tout nu lors de l’arrestation de Jésus à Gethsémani. Il était l’enfant du domaine qui l’accueillait après son entrée triomphale à Jérusalem et avant sa passion. Marc porta toute sa vie cette blessure, mais expérimenta la force du pardon de Jésus.
Marc assiste à la première communauté chrétienne qui se réunit à Jérusalem. Exilé après la mort d’Étienne, il se retrouve en Galilée où il rencontre la fille de Jaïre et reçoit son nom latin du légionnaire guéri par le Christ, à Gerasa. Cousin de Barnabé, il suit Paul dans son premier voyage. Il assiste ainsi au concile de Jérusalem et pressent le côté précaire du compromis proposé par Jacques, le frère de Jésus.
Envoyé par Pierre et Paul à Alexandrie, il y fonde la première communauté chrétienne qui prospère dans le milieu des judéens, mais aussi dans les quartiers ouvriers. Son apostolat auprès des prostituées lui vaut d’être exfiltré pour éviter la rumeur publique. Nouvelle blessure !
Il rejoint alors Pierre et Paul à Rome et entreprend de rédiger les ‘mémoires de Pierre’ qui deviendront chronologiquement le premier évangile. Jean Philippe Fabre imagine le dialogue entre Marc, Pierre et Sylvain sur la confession de Césarée, la fin abrupte des premiers manuscrits – sans récits de la résurrection – et le commencement par un simple acte de foi : « Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu ».
Le roman de Jean-Philippe Fabre a la vertu de donner de la chair aux personnages que l’on croise trop rapidement dans les lettres de Paul et les Actes des apôtres. Si certaines hypothèses paraissent parfois romanesques, elles sont cependant toutes vraisemblables, selon la regrettée historienne française Marie-Françoise Baslez.
Bertrand Hériard, aumônier national