Le 29 octobre dernier, s’est terminée à Rome la première session de la 16e assemblée générale ordinaire du synode des évêques. Je laisse à la presse le soin de résumer les résultats des votations. Je voudrais juste résumer ici quelques points qui peuvent être utiles à l’Assemblée Participative Nationale des 18 et 19 novembre 2023. Pour le dire en une phrase, la qualité de la conversation spirituelle a replacé l’Assemblée devant sa mission et peut aider l’Église tout entière à décider maintenant de sa réponse aux défis du XXIe siècle.
« La conversation dans l’Esprit est un instrument qui, même avec ses limites, est fructueux pour permettre une écoute authentique et discerner ce que dit l’Esprit aux Églises. Sa pratique a suscité la joie, l’émerveillement et la gratitude… » (« Une Église synodale en mission », Rapport du résumé, §2.d). Le rapport final rend compte ainsi d’une expérience de dialogue à la lumière de la foi à l’intérieur de laquelle le Saint Esprit peut se faire entendre. Le rapport conclut qu’il « convient de renforcer la pluralité des formes et des styles, des méthodes et des critères que le Saint Esprit a suggéré au fil des siècles et qui font partie du patrimoine spirituel de l’Église » (RdR, §2.j).
« Au milieu de nous, voici des sœurs et des frères de peuples victimes de la guerre, du martyre de la persécution et de la faim… » (RdR, §1.d). Pourquoi se réunir encore, alors que la guerre est aux portes de l’Europe ? Cette attention à ceux pour lesquelles il était impossible de participer au processus synodal a été particulièrement rappelée par l’exhortation apostolique Laudate Deum publiée le 4 octobre 2023. Le rapport final est bien le fruit d’un discernement situé dans l’espace et dans le temps. Il remet l’Église devant sa mission.
Ce mois de travail n’était qu’une étape : « Les laïcs, les diacres et les prêtres ont été, avec les évêques, témoins d’un processus qui entend impliquer l’Église dans son ensemble » (RdR, Introduction). Comme il l’avait expliqué dans Evangelii Gaudium, 223, le pape François est moins préoccupé par des résultats que par lancer un processus. Certes, on peut se lamenter sur la lenteur du travail, mais il s’agit de mettre d’accord plus d’un milliard de membres dans un monde divisé : « Le Seigneur nous appelle maintenant à retourner dans nos Églises pour vous transmettre à chacun d’entre vous les fruits de notre travail et poursuivre le voyage ensemble. » (RdR, Introduction).
Espérons donc que l’Assemblée Nationale Participative s’inscrive dans la poursuite de ce voyage organisé pour permettre à l’Église de retrouver sa vocation synodale. Encouragé par cette expérience, puisse notre mouvement renouveler son charisme de dialogue au service de lui-même et du monde du travail. Car notre monde polarisé a besoin d’hommes et femmes de dialogue pour retrouver le chemin de la paix.
Bertrand Hériard, aumônier national