« Depuis l’avènement de l’internet, l’Église a toujours cherché à en promouvoir l’utilisation au service de la rencontre entre les personnes et de la solidarité entre tous » Pape François

Contexte

Urgence d’un renouveau de l’Eglise

Les ressorts et les raisons de la crise de l’Église sont très divers : société de consommation, problème de la transmission de la foi et de la transmission tout court, rejet de l’autorité en général, défiance vis à vis des institutions, matérialisme, consumérisme, hédonisme, individualisme, scandales dans l’église, difficultés liées à l’après-Vatican II, prises de position sur la contraception etc. etc.). Nous vous proposons une lecture positive de ce passage sans s’appesantir sur faits et chiffres que nous connaissons.

Pour nous immerger dans ce sujet de l’urgence d’un renouveau de l’Église, le dernier sondage réalisé par l’IFOP le 14 aout 2020 pour le Monde à l’occasion de l’Assomption , un extrait d’une analyse de Jérôme Fourquet de l’IFOP pour la Croix

Pour plus de détails :

SONDAGE IFOP Le MONDE 14/08/2020

LES FRANÇAIS ET LA CULTURE CHRÉTIENNE

A la veille de la fête chrétienne de l’Assomption, l’Ifop a interrogé pour Le Monde les Français sur leur connaissance des bases de la culture chrétienne et de ses rites. L’étude reprend des questions déjà formulées il y a 32 ans et permet ainsi de dresser un bilan de l’évolution de cette culture au sein de la population française.

On note ainsi deux phénomènes : le premier témoigne de la relative persistance de la culture chrétienne au sein de la société. Plus d’un Français sur deux déclarent ainsi connaître la prière du « Notre Père ” (56%) et près d’autant connaissent le « Je vous salue Marie » contre respectivement 67 % et 61 % trente-deux ans auparavant. Toutefois, et c’est le phénomène le plus visible, la culture chrétienne s’est perdue et les Français – mais aussi les chrétiens pratiquants – connaissent de moins en moins la signification des fêtes chrétiennes. Même dans l’intimité des croyants la religion s’efface avec la diminution importante des Français possédant des objets religieux à leur domicile comme un crucifix (17%, – 22 pts), un chapelet (25%, -13 points), une statuette de la Vierge (23%, -14 points) ou encore bien sûr une Bible (31%, -4 points).

Cette étude montre également une grande différence entre les plus et les moins de 50 ans quant à l’imprégnation de la culture chrétienne. Si pour les personnes les plus âgées, les résultats restent les mêmes par rapport à ceux de 1988. En revanche, la connaissance et la permanence de cette culture chez les jeunes sont de moins en moins prégnantes. Ainsi, 26 % des moins de 35 ans connaissent la signification de l’Ascension, contre 44 % des plus de 50 ans. Chez les plus jeunes, 5 % possèdent un missel, contre 30 % chez les plus anciens.  Jérôme Fourquet /échantillon de 1009 personnes

Pour approfondir : autres chiffres sur l’évolution de l’église

Quelques grandes tendances :

1. On constate à la fois une baisse inquiétante du nombre de catholiques et de catholiques pratiquants mais surtout une distance parmi les catholiques avec l’église qui nous semble plus inquiétante.

Jerome Fourquet de l’IFOP (2019) :

« Il demeure des catholiques en France. Les pratiquants du dimanche oscillent entre 2 à 6 % de la population. Lorsqu’on demande aux gens s’ils sont pratiquants, le chiffre grimpe autour de 10 %. Très minoritaires, les catholiques restent encore actifs et présents. Mais, ils ne constituent plus une force structurante de la société« Les catholiques perçoivent d’autres manières d’être pratiquants »

Denis Pelletier Directeur d’études à l’École pratique des hautes études et auteur de La Crise catholique, constate une autonomisation qui va vers une pratique qui ne passe plus par les rites habituels.

« Les catholiques perçoivent d’autres manières d’être pratiquants », complète Jérôme Fourquet de IFOP[THENOZ Ma2]

Colette Muller et Jean-René Bertrand, géographes, en 2002 déjà, avaient eu l’intuition de ce changement dans leur ouvrage « [1]Où sont passés les catholiques [THENOZ Ma3] ? ». Ce sont d’autres comportements, attitudes et engagements qui peuvent situer socialement les catholiques, affirmaient-ils alors : participation au denier de l’Église, lecture de la presse catholique, groupes de prière, engagement dans une antenne du Secours catholique ou dans un rassemblement d’Église. Une manière de voir, au-delà des catégories habituelles, que les sondages n’ont pas encore totalement mesurée.

2.    On constate par ailleurs une droitisation d’une minorité de catholiques

Cette tendance existe mais il faut la relativiser, elle est le pendant du vieillissement et de la droitisation de la société.

Yann Raison du Cleuziou, historien et sociologue, s’est intéressé aux catholiques qui restent pour penser le devenir de l’Église en se concentrant sur une portion très militante qu’il appelle les catholiques observants, que nous pouvons qualifier de conservateurs. Ces derniers possèdent une capacité de perpétuation, de transmission de la foi, supérieure aux autres catholiques. En raison du contexte de déclin, ils deviennent donc, mécaniquement, de plus en plus visibles.

Ce courant ne résume bien sûr pas le catholicisme français, qui se caractérise par une grande diversité d’engagements et un bouillonnement intellectuel vivant, mais il est révélateur [2]

LE PASSAGE :

Et maintenant, si les outils numériques permettaient de créer une nouvelle sorte de lien entre nous et l’Eglise pour nous re-séduire (jeunes notamment) mais aussi et surtout conquérir d’autres publics ! Ne serait-ce pas un des moyens d’assurer notre mission d’évangélisation sans oublier bien sur la nécessité de se retrouver en communauté pour prier . Un passage sera exclusivement consacré à la ré-invention de l’Eglise.

Comprendre

Comment remédier à cette distanciation des catholiques avec leur église.

Comme l’écrit Ludovic Frère dans « Déconnexion Reconnexion, une spiritualité chrétienne du numérique »* la mission prophétique de l’Eglise, à laquelle chaque chrétien participe du fait de son baptême, se déploie comme jamais avec le réseau numérique mondial.[3]

Espérer pour demain : L’église en mouvement

Il n’a échappé à personne que pendant le confinement dû au Covid, l’Église s’est curieusement beaucoup mobilisée pour rester en lien avec ses paroissiens en étant créative puisque le lien physique n’était plus possible et en utilisant les moyens du numérique, messe retransmise, pèlerinage virtuel -sanctuaire de Lourdes- podcast, nombreux webseminar sur la Foi, Bernardins, Jésuites, autant de réflexions axées sur le recentrage de nos vies prônée il y a cinq ans par le Pape dans Laudato Si et rendus si pertinents et urgents avec la crise enregistrée par le COVID.

Ces nouveaux outils et les messages véhiculés ont donné une image très positive, dynamique et joyeuse de l’Eglise.

Mobilisation en faveur des plus Pauvres avec les campagnes de dons alimentaires et l’organisation de services de repas rendues possibles par l’immédiateté des moyens d’information pour contacter les bénévoles par exemple.

Exemples : Padreblog, applications Prie en chemin, vers dimanche, Notre Dame du Web…

Réseaux sociaux de prière, sites de financement participatif, applications sur son smartphone pour donner à la quête ou pour aider à animer la messe… Depuis quelques années, les start-up chrétiennes se multiplient, à l’initiative de jeunes entrepreneurs catholiques qui n’ont pas attendu l’aval de l’institution pour faire progressivement passer la vie de foi des fidèles à l’heure du numérique.

Leur mise en lumière a notamment eu lieu grâce à l’association Église et innovation numérique, qui organise depuis deux ans le rendez-vous Pitch My Church.

De son côté, l’Église de France est loin d’être en retard en la matière par rapport à d’autres conférences épiscopales. La Conférence des évêques de France (CEF) dispose depuis un an d’une cellule de veille. [4]

– Le monde de l’entreprise : ces start-up catholiques qui veulent ubériser l’Eglise[5][6]

Par Marion Perroud le 03.03.2017 à 09h35

Réunis au sein de l’association Eglise et innovation numérique, un collectif d’entrepreneurs chrétiens se mobilise pour faire entrer l’Eglise dans l’ère du web 3.0. Portés par leur foi et une certaine vision de l’entrepreneuriat, ils viennent de créer le label Church Tech.

Comme beaucoup d’histoires d’entrepreneurs, le projet « est né autour d’un verre lors d’une soirée entre amis dans un bar », raconte François Pinsac. Lui, part alors d’un constat: « aujourd’hui, il y a des jeunes qui sacrifient leurs carrières pour construire l’église de demain par eux-mêmes, dans l’ombre, sans leader charismatique. » Pourquoi ne pas leur offrir une tribune? C’est ainsi que se tient, en janvier 2016, la première édition de « PitchMyChurch ».

Diffusé en direct par la chaîne de télévision catholique KTO, l’événement porté par la toute jeune association Eglise et innovation numérique, a alors une vocation: promouvoir des applications innovantes au service de l’Eglise. Quatre entrepreneurs se succèdent à l’estrade de Saint Honoré Notre Dame d’Eylau pour défendre leurs projets face à 450 personnes. L’événement fait salle comble. « On a monté ça en un mois. Le jour même on ne savait même pas qui allait venir. C’était assez impressionnant de voir cette assemblée aussi hétéroclite de catholiques, protestants, hétérodoxes… Il y avait même des athées et des personnes un peu plus… intégristes, disons », se souvient François Pinsac, lui-même fondateur d’AngelTech, start-up de développement d’applications web et mobile.

« Hackaton dominicain »

Un an plus tard, après un « hackaton dominicain » et un « petit déj de ptichs », les fondateurs de l’association ont renouvelé en grande pompe l’opération « PitchMyChurch » –désormais payante– au Collège des Bernardins, début février. L’occasion d’annoncer aux 250 invités triés sur le volet, la création du label « Church Tech » et de son logo représentant un poisson Ichthus (symbole des premiers chrétiens), en forme d’origami, clin d’œil direct à ceux de l’écosystème de la French Tech – « même si nous ne sommes pas encore labellisés officiellement sous cet étendard ».

Une manière pour les fondateurs de l’association de gagner en visibilité et crédibilité. Lui-même le sait, chrétien ou pas, l’entrepreneuriat reste un milieu où nombre sont les appelés mais où peu restent les élus. En ces circonstances, l’union fait plus que jamais la force.

Agir dès aujourd’hui :

  • Les connexions favorisent-elles notre conscience d’habiter une même maison et la nécessité d’évangéliser, de parler de Dieu ?
  • Comment je peux concrètement aider mon curé de paroisse à sensibiliser plus et mieux ses paroissiens mais surtout aller au-devant d’autres publics en l’aidant à réaliser des petites vidéos, interviews qui donnent envie d’aller à la messe le dimanche ? Comment, je peux à mon niveau aider à la prise de conscience et à l’évangélisation ?

Exemple Podcast de Mathilde Hallot-Charmasson : https://desfemmesetundieu.wordpress.com/apropos/

Les jeunes générations pourront-elles y révéler leur créativité ?

  • Comment les médias numériques peuvent-ils aider à toucher des publics différents de ceux qui fréquentent habituellement les paroisses, à dialoguer avec eux, à leur permettre de reprendre contact avec l’Eglise, avec la parole de Dieu etc. ?
  • Comment retrouver en tant que chrétien une place, une influence dans les débats de sociétés au travers des réseaux sociaux catholiques et -surtout- généralistes type Facebook ou Twitter ? En quoi la présence de l’Eglise et des Chrétiens sur les médias numériques peut-elle contribuer à une reconstruction de la crédibilité de la parole catholique ?
  • Comment les contenus proposés par les sites web, les applications mobiles spirituels… peuvent-ils aider les Chrétiens à approfondir leur foi, vivre plus intensément leur spiritualité… ?
  • Les outils numériques peuvent-ils permettre de renouveler la vie ecclésiale, son mode de fonctionnement et de gouvernance, et la participation de chacun à cette vie : communication, espaces de discussion, communautés virtuelles, sondage en ligne, e-learning…

[1] Colette Muller, Jean-René Bertrand, Où sont passés les catholiques ? Une géographie des catholiques en France Paris, Desclée de Brouwer, 2002, 314 p.

[2] La Croix, 6 mars 2019 : https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Le-catholicisme-francais-face-avenir-2019-03-06-1201006940

[3] Conférence du Père Ludovic FRERE, St Gilles (35), 16 novembre 2018 : https://rennes.catholique.fr/actualite/agenda-diocesain/325300-numerique-impact-spirituel-conference-pere-ludovic-frere/

[4] https://eglise.catholique.fr/actualites/439601-documents-episcopat-communion-a-lere-numerique/

[5] https://www.challenges.fr/start-up/ces-start-up-catholiques-qui-veulent-uberiser-l-eglise_457788

[6] https://fr.aleteia.org/2018/03/02/church-tech-le-label-incontournable-des-start-ups-catho