Jadis, on respectait celui qui détenait un pouvoir… aujourd’hui il est soupçonné, contesté. Et pourtant, l’homme et la femme ont été appelés par Dieu à dominer la terre (« emplissez la terre et soumettez-la »)… Pierre Debergé, recteur émérite de l’Institut catholique de Toulouse nous aidera à mieux appréhender l’idéal biblique de l’exercice d’un pouvoir enraciné dans le service, selon l’exemple de Jésus.
Homme et femme ont aussi été invités à consacrer le 7e jour au repos et à la bénédiction, mais rapidement – conséquence du péché – l’homme abuse de sa force et domine la femme. Le comportement de la femme devient alors désir de possession sur l’homme et convoitise. Dieu demande à Caïn de dominer son péché, mais celui-ci ne supporte pas que Dieu regarde Abel.
Dans le décalogue, la convoitise apparaît comme le plus grand des dangers. La Loi est rappelée : elle demande aux rois de ne pas oublier qu’ils sont serviteurs de la justice de Dieu, protecteurs attitrés des pauvres et de ceux qui sont maltraités… Enfin vient le Roi idéal, Jésus, dont le vrai pouvoir est d’être le serviteur, l’esclave de tous, et c’est ainsi qu’Il réhabilite l’exercice du pouvoir. C’est ce qu’exprime fortement notre pape François dont le pouvoir a été donné d’en haut, pour être « collaborateur de Dieu dans la prédication de l’Évangile » (1 Th 3,2). Reprenant Jésus (Mc 9,35), Pierre Debergé nous rappelle enfin que « si quelqu’un (nous en particulier) veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ».
Bernard Chatelain
Ce que dit la bible sur… Le pouvoir
Pierre Debergé, Nouvelle Cité 2014, 124 p. – 13 €