Il était assez touchant de voir ces têtes grises – bien peu ont moins de 60 ans – se pencher sur cette génération des 20-35 ans surnommée Génération « Y » (Why en anglais). Regards attendris vers Solène et Anne-Laure, deux jeunes centraliennes qui viennent nous raconter leur découverte du monde de l’entreprise.
Puis un jeune sociologue irlandais, Ronan, nous fera un portrait détaillé de ce qui caractérise cette génération Y : sa relation avec l’autorité, le temps, l’argent, le travail. Comment elle valorise la création, l’éthique, la liberté, le ludique, les codes tribaux. Le P. Roland-Gosselin, aumônier d’étudiants en grande école, dressera lui aussi un portrait contrasté de cette génération, héritière lointaine de mai 68. Son besoin d’intériorité, la radicalité de sa recherche vocationnelle mais aussi son désir de repères (« dites-nous ce qu’il faut penser »), d’autorité, son aptitude à « zapper » d’un mouvement à un autre, d’un style à l’autre, au gré de la recherche de « marqueurs ». Etonnant parcours que celui de Jean-Baptiste, passé du monde de l’usine (PSA) à celui de la start-up où règne le « fais ce qui te plaît, car tu le feras bien ».
Finalement, comme le dira un des participants, cette génération Y n’est-elle pas le reflet de notre société actuelle, faite de désirs opposés, de recherche à la fois de plaisir et d’absolu ?
La session avait aussi pour but de nous faire réfléchir sur notre rôle d’accompagnateurs de cette génération en particulier, prenant appui sur la démarche de discernement proposée par le MCC, qui conserve toute sa pertinence dans une époque de combat spirituel
Claude Bardot