Au Pakistan, en novembre 2010, une chrétienne est condamnée à mort par pendaison selon la loi sur le blasphème pour le motif officiel d’avoir insulté le Prophète.
Dès janvier 2011, trois acteurs politiques proposent d’abroger cette loi sur le blasphème votée en 1986. Parmi eux, on compte le gouverneur du Penjab, tué par un membre de son escorte, il y a 2 mois, et le Ministre chrétien de minorités assassiné le 3 mars 2011 en plein Islamabad…
La troisième personne menacée est Sherry Rehman, de confession chrétienne, et ancienne ministre fédérale de l’information, du Pakistan People Party (PPP), le parti de Benazir Bhutto.
Ce sont toutes les minorités qui souffrent de la montée de l’intolérance au Pakistan, y compris les minorités musulmanes comme les Chiites. Au Pakistan, on compte 3 millions de chrétiens, et la ville de Faisalabad est surnommée « Le Vatican du Pakistan » car fondée par les dominicains.
La religion est depuis plusieurs décennies un outil de division utilisé par les pouvoirs successifs pour affermir leur domination. Le Pakistan se rapproche lentement du statut de république islamique tandis que le projet initial en 1947, lors de sa création, était un pays musulman (drapeau vert), avec la protection garantie des minorités (symbolisée par la bande blanche sur le drapeau).
Antoine de Montety
Membre du comité de rédaction