Lancé en 2008 à partir de la rencontre d’amoureux du cinéma et d’universitaires, le festival « Filmer le travail » permet de cerner la révolution du travail en cours. De l’Hexagone au vaste monde. Du 10 au 19 février 2017, il a abordé la thématique du travail entre protection et risques autour de quelques axes majeurs : mondialisation, précarité, risques chimiques, risques nucléaires ou encore alternatives positives liées au travail de la terre.
L’édition de 2017 a distingué pour son grand prix, Hotline, de Silvina Landsmann, en compétition avec 22 autres films. Ce documentaire franco-israélien retrace le quotidien des femmes de la Hotline pour les réfugiés, les migrants, les sans-papiers dans une ONG basée à Tel-Aviv. Le Prix spécial du public est allé au documentaire estonien Rough stage, de Toomas Järvet : Maher, ancien prisonnier politique, électricien de profession, cherche à monter un spectacle de danse contemporaine en Palestine. La colère dans le vent, d’Amina Weira, tourné au nord du Niger où Areva exploite l’uranium, a reçu la mention spéciale du jury. Dans la catégorie « Restitution du travail contemporain », le film libanais Chacun sa bonne, une agence de travailleurs domestiques à Beyrouth de Maher Abi Samra a été primé. Les ramasseurs d’herbes marines, film russe de Maria Murashova, a reçu le prix « Valorisation de la recherche ». The Rock, d’Hamid Jafari, tourné en Iran, a été récompensé par les lycéens, apprentis, et par un groupe de détenus du centre pénitentiaire de Vivonne qui avaient pu visionner les 5 courts métrages de la sélection internationale et ont attribué le prix après délibération. Les sentinelles, dont le sujet se place au cœur de la bataille de l’interdiction de l’amiante et de celle des pesticides, de Pierre Pezerat a été projeté en avant-première, suivi d’une table-ronde consacrée à l’exposition des travailleurs aux risques chimiques.
[/Robert Migliorini /]
Le palmarès complet sur le site
Le César 2017 du meilleur film documentaire a été décerné le 24 février à « Merci patron ! » de François Ruffin (cf. chronique dans La Lettre n°57 de mars 2016)