Autrichiens, Espagnols, Français, Polonais, Ukrainiens : le Secrétariat International des Ingénieurs, Agronomes et Économistes Catholiques de Pax Romana s’est réuni à Varsovie, du 20 au 22 avril, autour du thème « Solidarités en Europe ».


Les conférences de parlementaires européens, d’universitaires et du responsable de Pax Romana au Conseil de l’Europe ont permis échanges et réflexions sur « fraternité » et « populisme » et ont fourni des repères pour mieux discerner et cheminer, personnellement et ensemble.

Les populismes font insidieusement dériver les jugements, sous « l’apparence du bien » et en manipulant les « peurs » si sensibles au cœur humain. Dans un monde où la complexité augmente et l’imprévisibilité s’accélère, il est rassurant, en effet, d’apporter des réponses « simplistes ».

Quand le « bien commun mondialisé » devient trop grand pour mon cœur, il est tentant de le rétrécir à la taille du « bien-être personnel » que mes mains peuvent agripper : le repli sur mes égoïsmes familiers (argent, culture, croyances, …) est plus naturel qu’oser rencontrer celui qui m’est « étranger ».

Et pourtant, l’appel du pape François à prendre conscience que « tout est lié » dans nos façons d’habiter la « Maison Commune » a été mondialement écouté : du plus profond de nos cœurs jusqu’à l’universalité du destin de notre planète ; de nos décisions d’aujourd’hui à l’avenir des générations futures ; de l’avidité insatiable de nos richesses à la fraternité vivifiante de nos pauvretés humaines.

Pour nous, chrétiens, cet appel ranime celui de Jésus : lâcher les filets qui m’emprisonnent, et, face à mes limites qui font dire « trop grand… je n’y peux rien » ou « goutte d’eau… ne sert à rien », avancer en eau profonde, ensemble, à Sa suite et en confiance.

Sur ce chemin quotidien de vérité et de vie, oser l’humble subsidiarité de la proximité. Face à la tentation de « faire la charité avec l’argent des autres », choisir les lieux où je peux vraiment engager mon cœur, mes mains et mes compétences, au service de ceux qui m’attendent. « La tête au ciel » mais « les pieds sur terre », loin des injonctions ou vœux pieux…. qui mettent « au-dessus » des réalités.

Accepter, enfin, que plus j’oserai mes valeurs chrétiennes au cœur du débat, comme porteuses de cette fraternité humaine, plus j’aurai à accueillir la sagesse des autres spiritualités, dans un dialogue où « il y a plusieurs demeures dans la Maison du Père ».

Jocelyne et Bruno Boulnois – MCC International et Secrétariat Général du SIIAEC