L’Europe est d’abord un projet de paix fondée sur la promesse actuellement mise en péril du « plus jamais ça ». À l’heure où les chiens de la guerre sont lâchés, nous voulons une Europe qui regarde, défend et protège la personne humaine. Dans un monde de loups, marqué par l’intolérance, l’accélération de l’histoire et l’évaporation de Dieu, nous sommes appelés à réaliser « l’Europe organisée et vivante » de Robert Schuman.
Membres du MCC, nous sommes sensibles à la centralité de la personne humaine au travail où fleurisse ses talents. Au-delà de bonnes politiques de l’emploi et de la nécessité de rendre sa dignité au travail, la vie professionnelle est un des lieux où se joue dialogue des cultures et des générations. Nous y portons la responsabilité du défi de la rencontre dans une Europe qui ne doit pas se noyer dans l’océan du pessimisme ambiant.
Nous avons récupéré les pays qui voulaient échapper à l’emprise soviétique. Saurons-nous sauver la paix par le « soft power » de l’Europe, son pouvoir d’influence exercé par des moyens non coercitifs comme la culture, la diplomatie ou les institutions ? Les fondateurs de l’Europe étaient animés par une utopie et dans un monde où près de la moitié de l’humanité vit en guerre, l’utopie s’est réalisée. La paix est advenue mais, depuis le 22 février 2022, la guerre est à nos portes. Quel est l’enjeu de notre vote qui contribuera à élire 720 députés ? Qui est porteur du respect des droits de l’homme, de la démocratie et de l’état de droit ?
Ces valeurs sont la condition de la liberté, de la paix, de la prospérité en Europe. Elie Wiesel, survivant d’Auschwitz, disait qu’il est capital aujourd’hui de réaliser une « transfusion de mémoire ». Il est urgent de « faire mémoire », de prendre un peu de distance par rapport au présent pour écouter la voix de nos ancêtres.
Proches de cette tragédie, les Pères fondateurs de l’Europe ont eu l’audace non seulement de rêver l’idée d’Europe, mais ils ont osé transformer radicalement les modèles qui ne provoquaient que violence et destruction. Ils ont osé chercher des solutions aux problèmes qui peu à peu devenaient commun à toute l’humanité et à la Création. À leur suite, soyons courageux le 9 juin !
Bernard Senelle, op, accompagnateur d’équipe à Paris