La perspective du Congrès où le MCC veut « accélérer » son ouverture au monde, l’année de la Miséricorde qui appelle à refonder nos solidarités et l’esprit de Laudato si’, sont venus éclairer, du 15 au 21 mars, nos échanges avec le MCCP, qui travaille à son Projet Stratégique des 5 prochaines années.
Madagascar est riche de ressources naturelles, d’agriculture, de compétences humaines et de jeunesse nourrie aux nouvelles technologies. Pourtant, sur ses 22 millions d’habitants beaucoup ne gagnant même pas le salaire minimum de 35 €/mois, se réfugient dans l’économie informelle… où ils subissent l’exploitation, la précarité et la misère.
« Nous sommes sévèrement interpellés sur le « que faites-vous ? » dans ce pays où tout se dégrade alors que la majorité des élites est chrétienne » souligne l’archevêque de Tananarive rencontré avec nos amis malgaches. De fait, le MCCP veut agir en Chrétiens RESPONSABLES et Cadres DÉCIDEURS, pour devenir une plateforme réunissant les hommes de bonne volonté voulant occuper l’espace laissé libre entre la corruption politique et la pauvreté économique et sociale sur le terrain. Il faut « accélérer » avant que d’autres ne récupèrent de façon radicale la montée de la désillusion et du désespoir : les sectarismes religieux sont déjà au travail. Le développement réel et durable, le travail décent pour tous, la construction d’une solide maison commune, sont porteurs d’espérance et de soutien international, mais aussi des enjeux-clefs permettant de réunir largement.
Au fil des échanges, émergent des défis dont nous voyons qu’ils dépassent le cadre malgache, dans notre prise de conscience de « chrétiens du monde » :
— Accompagner les jeunes durant leurs 10 premières années professionnelles, quand tout est encore fragile face à l’omniprésence tentante de la corruption.
— Changer les structures et les mentalités dans les entreprises en mettant le bien commun et le respect des hommes et des femmes au cœur de tout projet.
— Permettre le développement rural en assurant la dignité des personnes qui en vivent, au lieu de venir gonfler la misère des périphéries urbaines.
— S’ouvrir au dialogue avec des cadres et dirigeants musulmans de bonne volonté, pour construire ensemble un monde économique et social plus juste.
« La première richesse du Congrès, c’est le chemin qui y mène » nous ont dit Hery et Joseph, qui ont appelé leurs 14 équipes MCCP à se mettre en position d’acteurs dès maintenant : « Préparons-nous à vivre cette expérience sans précédent: un congrès MCC avec la participation active et inclusive du Sud ! »
[/Bruno et Jocelyne Boulnois,
responsables de l’activité internationale /]