L’année 2019 aura été marquée par la manifestation de crises importantes : crise sociale avec les Gilets jaunes et le blocage de la réforme des retraites, crise ecclésiale avec la médiatisation des scandales, crise environnementale jalonnée par les interventions d’une lycéenne suédoise, crises politique et économique que les migrants fuient… Quel que soit notre positionnement par rapport à ces crises, nous nous rendons compte que nous sommes à un tournant devant des enjeux qui nous dépassent.
Dans ce contexte, des vœux qui témoignent de l’espérance pourraient sembler décalés. Et pourtant, de nombreux signes attestent d’une prise de conscience et de démarches volontaristes pour y répondre. Ainsi au sein du mouvement, la consultation des équipes sur le thème du congrès montre que le MCC souhaite réfléchir et avancer sur les questionnements que les crises amènent. En réponse aux propositions des équipes et de l’Équipe nationale (EN) d’octobre, le thème pressenti pour le Congrès de 2021 et décidé à l’EN des 1er et 2 février prochains nous permettra de cheminer dans cette réflexion. À partir des chocs que génèrent ces crises, quelles transitions, quelles ruptures envisager pour les dépasser ? À quelles conversions nous engager ?
À l’EN d’octobre, Michel Griffon nous invitait à ne pas céder au catastrophisme et à faire face de façon positive. La Bible nous propose des illustrations de cette attitude : ceux qui avancent ne sont pas des héros super puissants. Abraham est stérile, Isaac est aveugle et manipulé par sa femme,… et Jésus naît dans une mangeoire. Ces hommes ne sont pas les rois que l’on attend ; ils deviennent des chefs de par leur fragilité. Ils se sont affirmés non pas malgré leur faiblesse mais grâce à leur faille même. Alors, avançons car comme le dit Antoine de Saint-Exupéry, « l’avenir n’est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre ».
Véronique Prat, responsable nationale