Migrants, réfugiés, des mots valises aujourd’hui, qu’on mélange, qu’on télévise, à la fois loin et près. Pour moi, au diable les mots ! Ils sont des visages, des noms, le souvenir d’une visite dans une maison ou sur le coin d’un trottoir, des photos de là-bas conservées pieusement, des rires et des larmes. Il n’y a pas les migrants ou les réfugiés, il y a Raj, Dora, JK, Bashar, Slawek, une vieille maman, un tout jeune enfant.
Plonger ses yeux dans d’autres yeux, oser une rencontre, prendre le risque de se faire bousculer, n’est-ce pas en toute chose le sel de notre vie ? Les « migrants », sont d’abord, comme notre voisin de palier, des personnes à rencontrer, à accueillir, auprès desquelles se laisser accueillir. Avec cette occasion inespérée, qu’ils ont besoin, plus encore que notre voisin de palier d’être accueillis. Souvent j’essaie d’imaginer ce que ce serait pour moi de me retrouver arrachée à ma vie d’ici et aux miens, à faire la plonge dans la cave d’un restaurant d’Islamabad. Et j’imagine les trésors de douceur qu’il me faudrait recevoir pour vivre ce chemin-là.
Pour nous aider à réfléchir à cette question, nous pouvons choisir de regarder l’infatigable soif de rencontre de Jésus, et méditer un passage particulièrement. Par exemple la rencontre de la Samaritaine (Jn 4,1-30) ou de l’aveugle de Jéricho (Lc 18,35-43) ou tout autre.
1/ Y a-t-il des lieux près de moi où je peux rencontrer des personnes migrantes qui ont besoin d’être accueillies dans notre pays ? Y a-t-il des associations ou des initiatives, ai-je déjà été sollicité ? Ai-je identifié des besoins, me suis-je informé ?
2/ Qu’est-ce qui se passe en moi quand je regarde ces personnes ? Quelles joies, quelles peurs, quelle espérance ?
3/ Faire mémoire d’une rencontre dans ma vie sur laquelle je n’aurais jamais parié et qui a donné de beaux fruits. Alors… qu’est-ce que j’attends ?!