Pour tenir sérieusement le double objectif social et environnemental de l’entreprise, deux conversions sont nécessaires : personnelle car il n’y a pas d’élan possible sans ancrage individuel fort, et collective parce que les questions éthiques relèvent de l’orientation d’un système et pas seulement de l’intégrité personnelle. Il s’agit de prendre les moyens de cette conversion, par la formation, l’exercice continu du discernement, l’importance de développer une parole libre, faite pour se laisser déplacer, construire ensemble, accepter la confrontation avec d’autres logiques en apprenant à nous mettre à risque.
Avec ce regard, il nous faut considérer les différents leviers d’efficacité opérationnelle de l’entreprise : rechercher la frugalité des matières et de l’énergie, chercher à remplir une fonction plus qu’à multiplier les quantités produites, faire durer et réutiliser, s’implanter durablement dans les territoires, servir les plus pauvres, réinsérer dans nos entreprises ceux qui en sont exclus, etc. Le numérique est un outil formidable parce qu’il peut nous aider à faire tout cela. À nous, en entreprise, de savoir développer à plein notre créativité et notre énergie entrepreneuriale pour l’utiliser à bon escient : la transition numérique au service de la transition sociale et écologique.
Xavier Becquey, cadre dirigeant dans une grande entreprise
Biographie en 2 dates :
- Depuis 2014 : préside L’Entreprise une Bonne Nouvelle, association qui cherche à construire une démarche éthique pour transformer les règles et pratiques de l’entreprise au service du bien commun.
- 2015 : publie L’entreprise au défi du climat (L’Atelier) avec F. Baule et C. Renouard,