Si marcher ensemble – c’est le sens du mot synodalité – est un concept facile à exprimer en paroles, sa pratique n’est pas si facile car elle est « la mise en œuvre dans l’histoire du peuple de Dieu en marche, de l’Église comme mystère de communion, à l’image de la communion trinitaire » (Pape François, discours du 29 novembre 2019, traduction française ici). La synodalité est un art, celui du discernement en commun, un art de la rencontre, de la fraternité, du dialogue avec « les autres », et une attention particulière aux plus petits et aux plus éloignés comme l’explicite Nathalie Becquart dans la préface du manuel. La réflexion qui suit donne des clefs très concrètes pour vivre un synode diocésain, une synodalité paroissiale, un discernement en mouvements et congrégations religieuses, à la dimension de l’Église universelle, comme une dynamique se reférant aux mémoires bibliques. En développant la synodalité dans leurs instances de discernement et de gouvernance, les chrétiens pourraient devenir témoins inspirants d’une vie commune possible dans la complexité du monde et le respect de la diversité des personnes et cultures.
La synodalité, comme un système dynamique où chaque élément interagit avec les autres, se différencie des pratiques managériales ou démocratiques. Douze points (p. 104) permettent de mieux l’appréhender et d’identifier autant d’apprentissages :
- écoute attentive
- souci permanent des personnes vulnérables
- engagements renouvelés dans la société
- attention au monde contemporain
- interaction avec les sciences humaines et les acteurs de la vie sociale
- prise en compte des signaux faibles
- dessein d’unité de l’humanité dans la Création
- chemin du Fils qui passe par le risque du don de soi
- vie dans l’Esprit saint et reconnaissance des charismes
- différence entre foi des chrétiens et l’opinion publique
- importance de la prise de décision dans la communion
- souci permanent de la réforme des réalités ecclésiales
La synodalité est un apprentissage continu et est l’affaire de tous les baptisés. Toujours on a besoin d’écouter une parole neuve et de discerner comment nous serons passeurs sur le chemin ouvert par le ressuscité !
Marie-Odile Lampert, accompagnatrice spirituelle Alsace