À l’approche de la rentrée, nous réalisons que nous passons, en situation normale, plus de temps sur notre lieu de travail qu’avec notre famille ou nos amis. Nous constatons aussi que construire des liens d’amitié contribue à créer une bonne ambiance de travail, est facteur de bien être, participe au développement de l’entreprise et à la réussite de projets. Cependant le cadre professionnel peut nous imposer des exigences qui s’opposent à la bienveillance désintéressée que requiert l’amitié. Devant cette contradiction, l’amitié au travail est-elle souhaitable, réalisable ?
En nous appuyant sur notre propre expérience, nous pouvons nous interroger de la manière suivante :
- Ai-je des amis sur mon lieu de travail ou uniquement des collègues ?
- Sont-ils de « véritables » amis ? Puis-je parler de tout avec eux ou le dialogue est-il compliqué ?
- S’agit-il de relations d’amitié identiques à celles que je peux avoir dans la sphère privée ?
- Suis-je déjà devenu le hiérarchique d’amis ? Quelles conséquences cela a-t-il eues ?
- La vie professionnelle est le lieu d’enjeux financiers et de pouvoir. Quels écueils je perçois dans l’établissement de relations d’amitié ?
- Avec les nouvelles organisations intensifiées par la pandémie (télé-travail, visio-conférences etc…), un lien durable peut-il réellement se maintenir ou se construire ?
Après cet échange basé sur notre vécu, nous pouvons lire ensemble, un extrait de l’Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (15, 9-17)
« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres ».
Que nous inspire ce texte ?
Peut-on se dire « ami de Jésus » et que met-on derrière ce terme ? Jésus parle d’amour des autres, de don de soi. En ce sens l’amitié est une manière d’aimer, mais lui donne-t-on la même signification que celle de l’Évangile ?
En tant que chrétien en entreprise, quelles attitudes puis-je entretenir comme vecteurs de lien social et possibilités d’une présence attentive à l’autre ?
Par ailleurs, à quoi dois-je être attentif-ve pour gérer mes relations d’amitié au travail ?
Catherine Le Gall, comité de rédaction, équipière au Havre