Les trois auteurs, tous trois chrétiens, doctorants respectivement en géographie, philosophie et théologie, nous mènent d’une rétrospective sur les relations entre l’Église et les pouvoirs politiques, jusqu’à un appel pour « composer une Terre nouvelle », en s’engageant collectivement dans cette œuvre.
La République a été longue à être pleinement acceptée de la majorité des catholiques en France. Si cette étape est maintenant dépassée, les auteurs notent un retour de nombreux catholiques en politique, mais dans le sens d’un conservatisme social, moral et politique, jugé sans issue car fondé sur une conception de Dieu que la grande majorité de nos contemporains ne comprend même plus.
Puisque l’existence de Dieu n’est plus un fondement partagé, les auteurs nous invitent à prendre le chemin d’un christianisme de l’inachèvement. De même que saint Paul s’est confronté à des cultures différentes, nous devons partir à la rencontre des autres pour partager nos expériences de vie.
Sur ce chemin, les auteurs vont très loin, puisque, pour faire comprendre que Dieu est au cœur de nos relations humaines, ils proposent d’utiliser une périphrase « ce qui engendre des prochains », plutôt que le mot « Dieu », trop diversement connoté.
En partant de ce que nous vivons, nous sommes invités à concevoir nos engagements, non plus comme des conséquences de notre foi, mais comme le « lieu même de la foi ». La dynamique de la Résurrection est à l’œuvre dans le monde et nous sommes conviés à y participer.
L’appel de « Laudato Si » résonne fort dans les trois priorités proposées dans le livre :
— A côté des démarches individuelles de solidarité, agir collectivement pour faire bouger les institutions.
— Articuler justice sociale et justice environnementale.
— Pratiquer l’hospitalité comme un moyen de mettre en œuvre l’universalité et des institutions plus justes.
[/Arnaud Laudenbach/]
Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien
Pierre-Louis Choquet, Jean-Victor Elie, Anne Guillard, Éditions de l’Atelier 2017, 134 pages – 15 euros