Alors que de plus en plus d’agriculteurs en France s’engagent dans la transition agroécologique, le CCFD-Terre Solidaire (CCFD-TS) est convaincu depuis longtemps, par les nombreux témoignages de ses partenaires des Pays du Sud, que le modèle agricole est l’une des causes majeures de la faim, et qu’il doit être changé.
En cause, la dépendance aux semences et pesticides des multinationales de l’agrochimie et les accaparements de terre par l’agrobusiness pour la production sur d’immenses exploitations de monocultures d’exportation (agrocarburants, soja…) : plus de 45 millions d’ha, en Afrique, Amérique du Sud notamment. D’où des expulsions, pour ceux qui travaillaient ces terres, mais aussi des fumigations sur les nouvelles cultures qui atteignent les riverains. Les dégâts sont considérables.
Le CCFD soutient ces paysans dans leur lutte contre les accaparements et les pesticides. Quand le foncier est sécurisé, alors les paysans sont formés à l’agroécologie. Ils sont des dizaines de milliers à pouvoir témoigner de l’amélioration de leurs conditions de vie par l’agroécologie : ils ne souffrent plus de la faim, et ont une production excédentaire, de qualité, dont la vente va aux dépenses de santé et d’éducation des enfants. L’agriculture européenne, partie prenante d’un système agricole et alimentaire mondialisé, est aussi remise en cause.
L’agroécologie, et particulièrement l’agriculture biologique, permet de sortir de l’impasse de l’agriculture conventionnelle. Celle-ci en effet, par une course à la productivité, cumule les dégâts humains et environnementaux : forte baisse du nombre de producteurs et rémunération insuffisante, baisse de la biodiversité, fortes émissions de gaz à effet de serre, dégradation des sols, pollution de l’eau, perte de qualité des aliments (des consommateurs de plus en plus nombreux refusent les pesticides de synthèse).
Sur tous ces points noirs, l’agroécologie apporte des améliorations ; petites améliorations s’il s’agit d’une agroécologie se contentant de quelques pratiques tels le non labour, la couverture des sols, ou une légère réduction des intrants ; fortes améliorations pour la permaculture ou l’agriculture bio sans pesticides de synthèse et engrais « chimiques » mais avec des pratiques telles que : emploi d’engrais organiques, désherbage mécanique, choix des semences, lutte biologique ou emploi de molécules simples, associations végétales, légumineuses… Et élevages fermiers ou herbagers.
Notons que ce sont des modes de production résilients par rapport au changement climatique.
Par nos choix de consommation nous aussi, nous pouvons contribuer à la conversion de l’agriculture… À suivre dans une prochaine newsletter !
Jean-Marie Patoureaux, ingénieur agronome, équipier à Manosque, représentant régional du MCC au CCFD-TS et président du CCFD-Terre Solidaire des Alpes-de-Haute-Provence (04)
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