– n°412 – juillet-août 2011
Un temps pour tout (Écclésiaste, 3, 1-14)
Il y a un temps pour tout, Un temps pour toute chose sous les cieux :
Un temps pour naître, et un temps pour mourir ; Un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ; Un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; Un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ; Un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; Un temps pour se lamenter, et un temps pour danser ; Un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres ; Un temps pour embrasser, et un temps pour s’éloigner des embrassements ; Un temps pour chercher, et un temps pour perdre ; Un temps pour garder, et un temps pour jeter ; Un temps pour déchirer, et un temps pour coudre ; Un temps pour se taire, et un temps pour parler ; Un temps pour aimer, et un temps pour haïr ; Un temps pour la guerre, et un temps pour la paix.
Quel avantage celui qui travaille retire-t-il de sa peine ? J’ai vu à quelle occupation Dieu soumet les fils de l’homme.
Il fait toute chose bonne en son temps ; Même il a mis dans leur coeur la pensée de l’éternité, bien que l’homme ne puisse pas saisir l’oeuvre que Dieu fait, du commencement jusqu’à la fin. J’ai reconnu qu’il n’y a de bonheur pour eux qu’à se réjouir et à se donner du bien-être pendant leur vie ; Mais que, si un homme mange et boit et jouit du bien-être au milieu de tout son travail, c’est là un don de Dieu. J’ai reconnu que tout ce que Dieu fait durera toujours, qu’il n’y a rien à y ajouter et rien à en retrancher, et que Dieu agit ainsi afin qu’on le craigne. Ce qui est a déjà été, et ce qui sera a déjà été, et Dieu ramène ce qui est passé.
n°411 – mai-juin 2011
Pour bien user du temps
Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler, et à bien l’employer sans rien en perdre.
Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge.
Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l’oeuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.
Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.
Aide-moi au départ de l’ouvrage là où je suis le plus faible. Aide-moi au coeur du labeur à tenir serré le fil de l’attention, et surtout comble Toi-même les vides de mon oeuvre.
Seigneur, dans tout labeur de mes mains, laisse une grâce de Toi pour parler aux autres, et un défaut de moi pour parler à moi-même.
Garde en moi l’espérance de la perfection, sans quoi je me perdrais d’orgueil. Purifie mon regard : quand je fais mal,
il n’est pas sûr que ce soit mal et quand je fais bien, il n’est pas sûr que ce soit bien.
Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain, sauf là où il y a travail, et que tout travail est vide, sauf là où il y a amour, et tout amour est creux qui ne me lie à moi-même et aux autres et à Toi.
Seigneur, enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces.
Rappelle-moi que l’ouvrage de mes mains t’appartient et qu’il m’appartient de te le rendre en te l’offrant.
Que si je le fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l’automne.
Que si je le fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l’herbe je fanerai au soir.
Mais si je le fais pour l’amour du bien, je demeurerai dans le bien. Et le temps de faire bien et à ta gloire, c’est tout de suite. Amen.
Auteur anonyme
n°410 – mars-avril 2011
Extraits de l’homélie du cardinal Barbarin
… Je pense à vous. Je pense au thème de votre Congrès, à la façon dont vous pensez, prévoyez, organisez, réfléchissez l’avenir, en essayant de dire la vérité, de chasser les obscurités, de déclarer la guerre aux cécités dont nous sommes plus ou moins complices dans la façon dont le monde avance, pour être clairs devant vos responsabilités, ce qui est évidemment tout à l’honneur de l’homme responsable.
Dans notre diocèse, lors d’un chemin de 3 ans nous conduisant vers le 50e anniversaire du Concile Vatican II, j’ai voulu justement que cette année soit consacrée précisément à cela : « ta responsabilité d’homme dans la société, dans ta famille ». Le but est justement de donner le trésor qu’on nous a remis à la génération future dans tout le monde de l’éducation, mais aussi de prendre ses responsabilités dans la vie sociale, professionnelle, ou dans l’engagement politique, ou devant l’argent qui est quand même, chacun le sait, le lieu dernier de notre conversion.
… Témoignage, c’est aussi un mot très important… En lisant les dossiers qui m’ont été donnés pour préparer ce congrès et cette messe, en discutant avec certains d’entre vous et certains des aumôniers du MCC aussi, j’ai été étonné du nombre de fois où revient le mot témoignage : « nous sommes là pour témoigner ». Témoigner dans nos responsabilités, témoigner dans l’entreprise où nous sommes, donner ce témoignage qu’une parole qui nous dépasse nous habite et qu’elle est un bienfait pour l’humanité, qu’elle est une espérance pour le monde. … « Le champ, c’est le monde ». Personne d’entre vous n’en doute !
C’est là que vous êtes attendus ! Et la phrase suivante, magnifique, de Jésus dans Matthieu 13 : « Le bon grain, ce sont les fils du royaume ». Cela s’applique particulièrement aux chrétiens laïcs engagés, le bon grain ce sont les fils du royaume, merveilleux ! Où sont-ils les grains ? Dans la main du semeur ? Voilà la question par laquelle je voulais terminer : « Et vous qui êtes conscients de la responsabilité que vous portez et désireux de l’assumer, est-ce que vous êtes bien comme du bon grain dans la main du semeur pour pouvoir être jeté dans le monde ? »
Cardinal Philippe Barbarin
La prière du congrès MCC Lyon 2011
n°408 – novembre-décembre 2010
Prière au Christ pour la préparation d’un événement,
Seigneur Jésus, Fils du Dieu vivant, tu nous appelles à te suivre chaque jour. Tu attends de nous que nous ayons le désir de mener chaque tâche que nous accomplissons, chaque engagement où nous nous risquons, chaque projet que nous portons, selon l’esprit de ton Évangile.
Depuis notre baptême, Tu t’en remets à nous afin de poursuivre de par le monde la mission initiée par ton Incarnation ; de la poursuivre avec ce que nous sommes et simplement ce que nous sommes.
Pour cette mission, Tu nous fais confiance. Tu te réjouis de nos talents si divers et Tu t’en remets à nous, selon nos capacités propres.
Dans tout ce que nous entreprenons, Tu ne cesses de nous accompagner de ta prévenance.
Nous avons le désir d’oeuvrer avec Toi, pour être, chaque jour, un peu plus avec Toi.
Rends-nous attentifs aux signes de ta présence auprès de nous. Apprends-nous à les reconnaître et à t’en rendre grâces joyeusement, dans la simplicité du cœur.
Nous te confions tout particulièrement le projet de … Que nous y soyons ambitieux avec modestie !
Que nous y foisonnions d’idées et témoignions d’initiatives porteuses d’avenir ! Que nous sachions écouter avec un esprit ouvert et un coeur généreux ! Que nous habitions les mots que nous y prononcerons !
Donne-nous de savoir inviter au-delà du cercle de nos amis et familiers. Ouvre-nous aux rencontres imprévues.
Donne-nous de partager dans la paix ce qui nous tient à coeur. Favorise en tout ce rassemblement de notre mouvement, le MCC.
Nous nous confions à Toi, Seigneur Jésus, pour présenter nos demandes à ton Père et notre Père et qu’ainsi nous sanctifions son nom.
Nous te le demandons à Toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint-Esprit, aux siècles des siècles. Amen.
Bernard Bougon s.j., aumônier national
n°407 – septembre-octobre 2010
Béatitudes pour aujourd’hui
Heureux ceux qui vont à la rencontre de ceux dont l’Église est loin : non-croyants, croyants d’autres traditions religieuses, pauvres et étrangers, hommes et femmes d’autres cultures.
Heureux ceux qui acceptent d’aimer même ceux qui refusent de les aimer.
Heureux ceux qui acceptent d’exposer leurs idées tout en acceptant que les autres n’y adhèrent pas.
Heureux ceux qui suscitent dans l’Église et la société des lieux et des temps où chacun puisse être reconnu et prendre la parole.
Heureux ceux qui, sans craindre les épreuves, s’enracinent dans la durée et la patience, sans jamais se lasser de faire des petits pas pour rencontrer enfin les autres.
Heureux ceux qui ont un souci de cohérence entre leur propre vie et les combats qu’ils mènent.
Heureux ceux qui s’en remettent à Dieu chaque jour dans la prière.
Heureux ceux qui espèrent toujours : ils trouveront la route qui conduit au cœur des autres et de Dieu.
Mgr Jean-Charles Thomas,
« Église de Corse 1985 »
n°406 – juillet-août 2010
Car vous commencerez par le respect. Vous commencerez par le respect.
Vous ne prendrez pas à l’autre ce qui est son bien, ce qui fait partie de sa propre vie, ce qui le fait vivre,
ce qui le soutient dans son existence.
Vous ne lui prendrez pas sa nourriture, vous ne lui prendrez pas son travail, vous ne lui prendrez pas sa maison,
vous ne lui prendrez pas ceux qu’il aime : sa femme, ses enfants, ses frères, ses amis.
Vous ne lui prendrez pas ses certitudes, son espoir, son désir, L’oeuvre où il met son esprit, son cœur et ses mains.
Vous ne lui prendrez pas sa vie. Vous ne lui prendrez pas sa mort. Vous ne lui arracherez par force rien de ce qui le tient en vie.
Tu ne prendras pas le bien d’autrui. Tu ne prendras pas la femme d’autrui. Vous commencerez par le respect.
Vous ne traiterez personne de lâche, vaurien, voyou, vous ne traiterez personne de bourgeois, de nègre, de raton,
de moricaud, de flic, de bolchevik sachant d’ailleurs que ce qui, dans votre bouche, est injure peut être pour lui dignité.
Vous ne souillerez pas la parole humaine, où je suis, vous ne souillerez pas votre parole par le déni de justice, l’invitation trompeuse, le mépris insultant, l’entortillement de la vérité, le chantage, ou quoi que ce soit qui
induise autrui à l’erreur et au malheur.
Si vous parlez mal de moi, je ne vous en tiendrai pas rigueur, car vous ne sauriez, de moi, parler bien (…)
Mais je ne vous pardonnerai pas, si vous vous y obstinez, d’écraser ce qui témoigne de moi là où vous êtes,
le respect de la vérité, le respect de la vie, et, signe entre les signes, le respect de celui qui vous est semblable et face à face, l’autre homme.Tu ne blasphémeras pas. Tu ne feras pas de faux serment.
Vous ne vivrez pas seulement pour le travail, ou pour l’argent, ou pour vos jeux, ou pour accroître votre pouvoir, ou pour assurer l’établissement et le profit des vôtres.
Vous commencerez par réserver dans vos vies la place du grand repos, du grand loisir, où vous serez disponibles à ce qui vient, attentifs à ce qui est sans prix.
Vous réserverez soigneusement la place de ce qui est gratuit, que vous ne pouvez ni acheter ni vendre, la place où je suis.
Ainsi devras-tu respecter mon Jour. Vous commencerez par le respect.
Alors vous sera donné d’entrer dans ce chemin de l’impossible, où vous souffrirez extrêmement et où nul ne vous ravira votre joie. Telle est la porte de mon bonheur.
Le Lieu du Combat, Maurice Bellet, Desclée, 1976
n°405 – juin 2010
Décalogue de la sérénité
Rien qu’aujourd’hui, j’essaierai de vivre exclusivement la journée sans tenter de résoudre le problème de toute ma vie.
Rien qu’aujourd’hui, je porterai mon plus grand soin à mon apparence courtoise et à mes manières :
je ne critiquerai personne et ne prétendrai redresser ou discipliner personne si ce n’est moi-même.
Rien qu’aujourd’hui, je serai heureux dans la certitude d’avoir été créé pour le bonheur, non seulement dans l’autre monde, mais également dans celui-ci.
Rien qu’aujourd’hui, je m’adapterai aux circonstances sans prétendre que celles-ci se plient à mes désirs.
Rien qu’aujourd’hui, je consacrerai dix minutes à la bonne lecture en me souvenant que, comme la nourriture est nécessaire à la vie du corps, la bonne lecture est nécessaire, à la vie de l’âme.
Rien qu’aujourd’hui, je ferai une bonne action et n’en parlerai à personne.
Rien qu’aujourd’hui, je ferai au moins une chose que je n’ai pas envie de faire et, si j’étais offensé, j’essaierais que personne ne le sache.
Rien qu’aujourd’hui, j’établirai un programme détaillé de ma journée. Je ne m’en acquitterai peut-être pas
mais je le rédigerai et me garderai de deux calamités : la hâte et l’indécision.
Rien qu’aujourd’hui, je croirai fermement, même si les circonstances prouvent le contraire, que la Providence de
Dieu s’occupe de moi comme si rien d’autre n’existait au monde.
Rien qu’aujourd’hui, je ne craindrai pas, et tout spécialement, je n’aurai pas peur d’apprécier ce qui est beau
et de croire en la bonté.
Je suis en mesure de faire le bien pendant douze heures, ce qui ne saurait pas me décourager, comme si je pensais que je devais le faire toute ma vie durant.
Jean XXIII
n°404 – mai 2010
Un temps neuf où tout est possible
Il faut mener la guerre la plus dure. Qui est la guerre contre soi-même. Il faut arriver à se désarmer. J’ai mené cette guerre pendant des années Elle a été terrible, Mais je suis désarmé.
Je n’ai plus peur de rien Car l’Amour chasse la peur. Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison, De me justifier en disqualifiant les autres,
Je ne suis plus sur mes gardes, Jalousement crispé sur mes richesses. J’accueille et je partage.
Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets, Si l’on m’en présente de meilleurs, ou plutôt non, pas meilleurs, mais bons, J’accepte sans regrets.
J’ai renoncé au comparatif. Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours le meilleur pour moi. C’est pourquoi je n’ai plus peur. Quand on n’a plus rien, on n’a plus peur.
Si l’on se désarme, si l’on se dépossède, Si l’on s’ouvre au Dieu Homme qui fait toutes choses nouvelles,
Alors, Lui, efface le mauvais passé. Et nous rend un temps neuf où tout est possible.
Athenagoras (1886-1972), Patriarche de Constantinople
n°403 – avril 2010
Je crois pourtant
Je sais que beaucoup d’hommes vivent sans espérance. Et je crois pourtant que Dieu ne désespère d’aucun d’eux.
Je sais que le monde est imparfait, ingrat et cruel. Et je crois pourtant que Dieu compte sur nous pour le rendre habitable.
Je sais que dans tout homme se cachent des réserves insoupçonnées de cruauté. Et je crois pourtant que l’Esprit-Saint peut le rendre capable d’aimer.
Je sais que notre liberté est souvent illusion et nos pouvoirs minuscules. Et je crois pourtant que rien n’est fatal, surtout pas le sens des choses.
Je sais que la mort a toujours le dernier mot. Et je crois pourtant que le cœur de Dieu ne laisse perdre aucun moment de vie.
Je sais que ma vie est celle d’un pécheur : je ne compte pas sur ma vertu. Et je crois pourtant que Jésus m’ouvrira le pardon de Dieu.
Je sais que les hommes naissent dans une culture, une histoire, une religion. Et je crois pourtant que l’amour a quelque chose d’éternel.
Je sais que ce que je sais du monde n’est presque rien. Et je crois pourtant que je sais l’essentiel quand je dis en Église :
Je crois en Dieu le Père tout puissant, Créateur du ciel et de la terre.
Mgr Jacques Noyer, Évêque émérite d’Amiens
n°402 – mars 2010
Méditation
Le principe de subsidiarité, expression de l’inaliénable liberté humaine, est une manifestation particulière de la charité, et un guide éclairant pour la collaboration fraternelle entre croyants et non croyants.
La subsidiarité est avant tout une aide à la personne, à travers l’autonomie des corps intermédiaires. Cette aide est proposée lorsque la personne et les acteurs sociaux ne réussissent pas à faire par eux-mêmes ce qui leur incombe et elle implique toujours que l’on ait une visée émancipatrice qui favorise la liberté et la participation en tant que responsabilisation. La subsidiarité respecte la dignité de l’homme en qui elle voit toujours un sujet capable de donner quelque chose aux autres. En reconnaissant que la réciprocité fonde la constitution intime de l’être humain, la subsidiarité est l’antidote le plus efficace contre toute forme d’assistance paternaliste. Elle peut rendre compte aussi bien des multiples articulations entre les divers plans et donc de la pluralité des acteurs, que de leur coordination. Il s’agit donc d’un principe particulièrement apte à gouverner la mondialisation et à l’orienter
vers un véritable développement humain. Pour ne pas engendrer un dangereux pouvoir universel de type monocratique, la gouvernance de la mondialisation doit être de nature subsidiaire, articulée à de multiples niveaux et sur divers plans qui collaborent entre eux.
La mondialisation réclame certainement une autorité, puisqu’est en jeu le problème du bien commun qu’il faut poursuivre ensemble ; cependant cette autorité devra être exercée de manière subsidiaire et polyarchique
pour, d’une part, ne pas porter atteinte à la liberté et, d’autre part, pour être concrètement efficace.
Extrait de l’encyclique de Benoit XVI : Caritas in Veritate
Chapitre V : La collaboration de la famille humaine. N°57
n°401 – février 2010
Levez bien haut vos yeux, Et voyez : qui a créé ces êtres ?
Celui qui mobilise au complet leur armée Et qui les convoque tous par leur nom.
Si amples sont ses forces, si ferme son énergie, que pas un n’est porté manquant !
Jacob pourquoi dis-tu, Israël pourquoi affirmes-tu : « Mon chemin est caché au Seigneur, mon droit échappe à mon Dieu. » Ne sais-tu pas, n’as-tu pas entendu ? Le Seigneur est le Dieu de toujours, Il crée les extrémités de la terre.
Il ne faiblit pas, il ne se fatigue pas ; Nul moyen de sonder son intelligence, Il donne de l’énergie au faible, Il amplifie l’endurance de qui est sans force.
Ils faiblissent, les jeunes, ils se fatiguent, Même les hommes d’élite trébuchent bel et bien !
Mais ceux qui espèrent dans le Seigneur, retrempent leur énergie : Ils prennent de l’envergure comme des aigles,
Ils s’élancent et ne se fatiguent pas, Ils avancent et ne faiblissent pas.
Ésaïe 40, 26-31, TOB
n°400 – janvier 2010
Vitrail
Seigneur,
Tu m’offres cette nouvelle année comme un vitrail à rassembler avec les 365 morceaux de toutes les couleurs qui représentent les jours de ma vie.
J’y mettrai le rouge de mon amour et de mon enthousiasme, le mauve de mes peines et de mes deuils, le vert de mes espoirs et le rose de mes rêves, le bleu ou le gris de mes engagements ou de mes luttes, le jaune et l’or de mes moissons… Je réserverai le blanc pour les jours ordinaires et le noir pour ceux où tu seras absent. Je cimenterai tout par la prière de ma foi et par ma confiance sereine en toi.
Seigneur, je te demande simplement d’illuminer de l’intérieur ce vitrail de ma vie, par la lumière de ta présence et par le feu de ton Esprit de vie.
Ainsi, par transparence, ceux que je rencontrerai cette année, y découvriront peut-être, le visage de ton Fils bien aimé Jésus Christ, notre Seigneur.
n°399 – décembre 2009
Le temps de Dieu
Le temps de Dieu n’est pas celui des lassitudes. Il n’est pas non plus celui des « âmes habituées » que dénonçait Charles Péguy. C’est plutôt celui qui sait faire jouer ensemble le long cours des fidélités du quotidien, des enfouissements et des mûrissements, avec l’irruption de la nouveauté – parfois surprenante – celle d’une rencontre et d’une parole qui font passer d’une étape à une autre.
Le temps de Dieu se conjugue au présent, se méfiant des retours sur images d’un passé parfois obsédant, regretté ou culpabilisateur… sur lequel le diable joue sa plus belle mélodie.
Le temps de Dieu est ici et maintenant. Dans cet accueil de l’instant, dans ce qu’on y met comme vérité de nous-mêmes, comme consentement au réel, comme seul lieu véritable de l’Espérance. C’est ici et maintenant qu’il nous parle et nous accompagne. Laissant aux impatients et aux inquiets la course dans un avenir imaginaire et fantasmé.
Le temps de Dieu est celui des possibles qui refuse que les choses soient écrites à l’avance et ne craint pas le bouleversement des habitudes.
Le temps de Dieu supporte tous nos états. Nos peurs, nos hésitations, nos fragilités, nos fatigues, nos emportements, nos désirs, nos projets et nos deuils…. Il se met au diapason de nos rythmes, la lenteur des petits pas comme la fougue de certains empressements, pour encourager les uns et ajuster les autres.
Le temps de Dieu précède autant qu’il accompagne. Il ferme la marche autant qu’il la suscite, accueillant la vérité du passé et préparant l’avenir…
P. François Boëdec, s.j.
n°398 – novembre 2009
Vis le jour d’aujourd’hui – Prière trouvée sur une sœur tuée en Algérie
Vis le jour d’aujourd’hui, Dieu te le donne, il est à toi.
Vis-le en Lui. Le jour de demain est à Dieu, il ne t’appartient pas.
Ne porte pas sur demain le souci d’aujourd’hui. Demain est à Dieu : remets-le Lui.
Le moment présent est une frêle passerelle : si tu le charges de regrets d’hier, de l’inquiétude de demain, la passerelle cède et tu perds pied. Le passé ? Dieu le pardonne. L’avenir ? Dieu le donne.
Vis le jour d’aujourd’hui en communion avec Lui. Et s’il y a lieu de t’inquiéter pour un être bien aimé, regarde-le dans la lumière du Christ ressuscité.
n°397 – septembre/octobre 2009
Psaume 139 (138)
SEIGNEUR, tu m’as scruté et tu connais, Tu connais mon coucher et mon lever ; de loin tu discernes mes projets ;
tu surveilles ma route et mon gîte, et tous mes chemins te sont familiers.
Un mot n’est pas encore sur ma langue, Et déjà, Seigneur tu le connais, Derrière et devant, tu me serres de près,
Tu poses la main sur moi, Mystérieuse connaissance qui me dépasse, si haute que je ne puisse l’atteindre. (…)
C’est toi qui as créé mes reins ; Tu m’abritais dans le sein maternel.
Je confesse que je suis une vraie merveille, Tes œuvres sont prodigieuses : Oui, je le reconnais bien.
Mes os ne t’ont pas été cachés Lorsque j’ai été fait dans le secret, Tissé dans une terre profonde.
Je n’étais qu’une ébauche et tes yeux m’ont vu. Dans ton livre ils étaient tous décrits, Ces jours qui furent formés
Quand aucun d’eux n’existait. (…)
n°396 – juillet/août 2009
Pour un offertoire de confiance
Avec le PAIN, en cet instant présenté, Nous te confions notre FAIM à combler : Celle du créateur d’entreprise, Pour une entente, avec son associé, enfin retrouvée, Celle du détenu, Pour une dignité, par ses frères, toujours respectée, Celle des conjoints, Pour une inquiétude, ensemble, apaisée, Celle des plus jeunes, Pour un avenir, progressivement dessiné.
Oui, avec le poids de ce pain, fruit du travail des hommes, Reçois Seigneur notre confiance toujours réaffirmée.
Avec le VIN, en ce moment célébré, Nous te confions notre soif à étancher, Soif de dépasser les barrières et les peurs. Pour tenter d’être, dans le sillage de la Samaritaine, Des porteurs d’espérance, Soif d’accepter les risques de la foi. Pour tenter d’être, à la suite du centurion, Des tuteurs de confiance, Soif d’aider nos frères, par le travail perturbés, Pour tenter d’être, avec nos équipes, Des médiateurs de fraternité. Oui, avec le vin tiré, fruit de la vigne et du travail des hommes, Reçois Seigneur notre volonté renouvelée d’aimer.
n°395 – juin 2009
En chemin vers Pentecôte
Aujourd’hui, Seigneur, je te suis sur le sentier broussailleux où il faut pardonner alors que je préférerais rendre les coups, être le plus fort et avoir raison.
Aujourd’hui, Seigneur, je te suis sur le sentier étroit de mon travail à terminer et sur le sentier fatiguant des services à rendre. Pourtant je traînerais volontiers sur la large route de la paresse et de l’indifférence.
Aujourd’hui, Seigneur, je te suis sur le chemin détrempé où l’on fait le premier pas vers les autres alors que j’aimerais mieux rester au chaud dans ma tranquillité.
Je te suis, Seigneur, chaque jour, sur tous les sentiers, et c’est ainsi qu’autour de moi naissent le rire et l’amitié et la joie !
Anonyme,
édité sur le site de [Port Saint Nicolas->
www.portstnicolas.org]
n°394 – mai 2009
Prière de l’artisan
(Prière des copistes et enlumineurs du haut moyen âge, sans doute d’origine anglaise)
Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler, à bien l’employer sans rien en perdre.
Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge.
Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l’oeuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.
Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.
Aide-moi au départ de l’ouvrage, là où je suis le plus faible. Aide-moi au cœur du labeur à tenir serré le fil de l’attention.
Et surtout comble Toi-même les vides de mon œuvre, Seigneur ! Dans tout le labeur de mes mains, laisse une grâce de Toi pour parler aux autres et un défaut de moi pour me parler à moi-même.
Garde en moi l’espérance de la perfection, sans quoi je perdrais cœur. Garde-moi dans l’impuissance de la perfection,
sans quoi je me perdrais d’orgueil.
Purifie mon regard : quand je fais mal, il n’est pas sûr que ce soit mal, et quand je fais bien, il n’est pas sûr que ce soit bien.
Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain sauf là où il y a du travail, et que tout travail est vide sauf là où il y a amour, et que tout amour est creux qui ne me lie à moi-même et aux autres et à Toi, Seigneur !
Enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces.
Rappelle-moi que l’ouvrage de mes mains t’appartient et qu’il m’appartient de te le rendre en le donnant ; que si je le fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l’automne ; que si je le fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l’herbe je fanerai au soir ; mais si je le fais pour l’amour du bien, je demeurerai dans le bien ; et le temps de faire bien et à ta gloire, c’est tout de suite, Amen !
Anonyme,
édité sur le site de [Port Saint Nicolas->
www.portstnicolas.org]
n°393 – avril 2009
Lecture spirituelle
Rien n’est profane ici bas
« Sans doute, il y a dans nos journées des minutes particulièrement nobles et précieuses, celles de la prière et des sacrements. Sans ces moments de contacts plus efficients ou plus explicites, l’afflux de l’omniprésence divine et la vue que nous en avons s’affaibliraient bientôt jusqu’à ce que notre meilleur diligence humaine, sans être absolument perdue pour le Monde, reste pour nous vide de Dieu.
Mais, cette part jalousement faite aux relations avec Dieu rencontré, si j’ose dire « à l’état pur » (c’est-à-dire à l’état d’Être distinct de tous les éléments de ce Monde), comment redouter que l’occupation la plus banale, la plus absorbante, ou la plus attrayante, nous force à sortir de Lui ? Répétons-le : en vertu de la Création, et, plus encore, de l’Incarnation, rien n’est profane, ici-bas, à qui sait voir. Tout est sacré, au contraire, pour qui distingue, en chaque créature, la parcelle d’Être élu soumise à l’attraction du Christ en voie de consommation.
Reconnaissez, Dieu aidant, la connexion, même physique et naturelle, qui relie votre labeur à l’édification du Royaume céleste, voyez le Ciel lui-même vous sourire et vous attirer à travers ses œuvres ; et vous n’aurez plus, quittant l’Église pour la cité bruyante, que le sentiment de continuer à vous immerger en Dieu.
Si le travail vous semble fade et épuisant, réfugiez-vous dans l’inépuisable et reposant intérêt de progresser dans la vie divine. S’il vous passionne, faites passer le goût de Dieu, mieux connu et désiré de vous, sous le voile de ses oeuvres, l’élan spirituel que vous communique la Matière.
Jamais, en aucun cas, « que vous mangiez ou que vous buviez »…, ne consentez à faire quoi que ce soit dont vous ne reconnaissez d’abord, dont vous ne poursuiviez suprêmement ensuite, la signification et la valeur constructive dans le Christ Jésus. »
Pierre Teilhard de Chardin
Le Milieu Divin Le Seuil, p. 55-57
n°392 – mars 2009
Béatitudes pour temps de chômage
Bienheureux ceux qui s’appauvrissent pour investir et créer des emplois, car ils accumulent des richesses dans le Royaume éternel.
Bienheureux ceux qui renoncent à cumuler les emplois qui ne leur sont pas nécessaires pour vivre dignement, car ils ont une place assurée dans le Royaume. Bienheureux les fonctionnaires publics qui travaillent comme s’ils s’occupaient de leurs propres affaires, qui facilitent les démarches et étudient sérieusement les problèmes, leur travail sera considéré comme sacré.
Bienheureux les ouvriers et les employés qui préfèrent la création de postes de travail pour tous, plutôt que d’accumuler des heures supplémentaires et des primes pour eux-mêmes, parce qu’ils savent où est leur vrai trésor.
Bienheureux les hommes politiques et syndicaux qui s’attachent à trouver des solutions réalistes au chômage par-dessus les stratégies et les intérêts partisans, parce qu’ils accélèrent la venue du Royaume.
Bienheureux serons-nous tous, quand nous cesserons de dire : « Si je ne tire pas profit de la situation, un autre le fera… » Quand nous cesserons de penser : « Quel mal y a-t-il à frauder ? Tout le monde le fait ! »
Quand nous renoncerons à penser : « Si la loi n’est pas violée, tout est permis »
Parce qu’alors la vie en société sera une anticipation du bonheur du Royaume.
Mgr Raphael Torija, Évêque de Ciudad Real
n°391 – février 2009
Prière de l’éducateur
Ils vont leur chemin, Seigneur, ces garçons, ces filles, comme tes disciples vers Emmaüs.
Tu m’as mis sur leur route. Donne-moi de les rejoindre comme tu m’as rejoint dans mon histoire, respectant les méandres, les déviances de ma vie. Apprends-moi non seulement à les voir, mais à les regarder. Ces visages chiffonnés, lisses, ou ceux dont le sourire dit le cœur. Ces yeux vides, fuyants, ou ce regard pétillant d’étoiles. Que le soir, je rentre à la maison, lourd d’emporter avec moi tous ces visages, tous ces regards.
Apprends-moi, Seigneur, à rejoindre ton désir sur eux en embrassant toute l’étendue de leurs propres désirs.À ne pas me figer sur ce qu’ils sont, mais à me fixer sur ce qu’ils ne sont pas encore. Comme toi avec tes deux disciples, donne-moi de les aider à apprendre que l’essentiel est de goûter les choses intérieurement.
Apprends-moi envers eux, Seigneur, l’infinie patience que tu nous portes. À être l’agriculteur qui respecte leur terreau et les délais de leurs moissons. Quand il m’arrive de les voir comme des puits comblés et desséchés, aide-moi alors, Seigneur, à soulever pierre à pierre pour dévoiler ce qui était caché à leur propres yeux. À être le sourcier de l’eau vive qui dort en eux.
Que je puisse leur dire, comme toi si souvent : « Lève-toi et marche ». Que je puisse les inviter à incliner leur cœur vers cet Autre qui les habite déjà.
Jacques Maréchal
n°390 – janvier 2009
Toi qui fais toutes choses nouvelles
Seigneur, toi qui fais toutes choses nouvelles… Quand passe le vent de l’Esprit, Viens encore accomplir tes merveilles aujourd’hui.
Donne-nous la grâce d’une écoute libre, sans préjugés, sans interprétations hâtives et sans crainte.
Donne-nous de discerner dans la parole des autres, ce qui pourrait être une invitation à inventer, à oser, à créer.
Donne-nous la grâce d’un regard libre et renouvelé, qui ne s’arrête pas à la surface des choses, qui ne s’arrête pas à l’image que nous avons des autres, et que n’encombre pas le souci de notre propre image.
Donne-nous la grâce d’une intelligence libre, ouverte, aventureuse, capable de replacer toutes choses dans un contexte plus large ; sans esprit de système, sans théories toutes prêtes, sans désir personnel de s’affirmer, sans désir de puissance.
Donne-nous la grâce d’une parole libre, qui soit toujours respectueuse des autres.
Donne-nous d’offrir aux autres une présence qui délivre. Cela, nous ne pouvons que le recevoir de Toi.
Donne-nous, pour ce qui est de notre responsabilité, l’audace de projets ambitieux et la patience de la mise en œuvre. Délivre-nous de l’instinct de propriétaire que nous risquons d’avoir sur les projets que nous formons.
Seigneur, Toi qui fais toutes choses nouvelles, quand passe le vent de l’Esprit, viens encore accomplir tes merveilles aujourd’hui.
Anonyme
Édité sur le site de Port Saint Nicolas
n°389 – décembre 2008
Pour nos différences
Toi, le Différent, Dieu Tout-Autre, nous te remercions pour nos différences
Tu les as créées pour notre joie, hommes et femmes, de peaux, de cultures, de religions, de savoirs, de conditions et de convictions aux couleurs multiples et changeantes faites pour la découverte et l’étonnement.
Toi, le Différent, Dieu Tout autre, nous te demandons pardon pour nos différences, quand, au-delà de nos différends, elles sont intolérantes, haineuses et guerrières, exclusives, blessante et meurtrières.
Dans la grisaille de nos ghettos elles se dressent comme des murailles.
Toi le Différent, Dieu Tout Autre, nous te prions pour nos différences.
Donne-nous la force de résister à ceux qui les nivellent.
Inspire-nous des mots et des gestes pour ceux qu’elles effraient.
Ouvre nos cœurs et nos intelligences à leurs beautés.
Fais-nous la grâce d’y découvrir notre unité.
Amen
Anonyme
Édité sur le site de Port Saint Nicolas
n°388 – novembre 2008
O Saint Joseph,
Combien de païens mêmes ont béni l’existence, qui ne possédaient qu’une écuelle pour manger leur pitance et qui se servaient du creux de la main pour puiser l’eau ! Et moi, tel qu’un philosophe antique écrivant l’éloge de la pauvreté sur une table d’or, je louerais ce que je n’aime point, je glorifierais ce que je n’accepte que par contrainte !
Des fils et des filles de princes sont descendus jusque dans les catacombes, s’y sont nourris de pain dur pour l’amour de votre divin Fils qui prit part à votre frugalité de Nazareth. Ah ! Je ne vous ai pas accueilli dans mon âme avec une assez grande charité, Père des nécessiteux !
Je ne saurais m’asseoir qu’en murmurant à la table de l’artisan qui se prive, me coucher dans le lit défait du pèlerin.
Heureux vos vrais disciples qui, dans l’humble auberge, se privent d’une part de leur nourriture pour la donner en souriant à leurs petits !
A ceux-là qui ne demandent pas autre chose appartiendra le Royaume.
Francis Jammes, Le livre de Saint Joseph
Prose 1921, Paris, Plon-Nourrit, 275 p.
n°387 – septembre/octobre 2008
n°386 – juillet/août 2008
Produire une œuvre viable et durable
« Le commerçant qui développe ses affaires, le chef d’usine qui voit prospérer son industrie, est-il joyeux en raison
de l’argent qu’il gagne et de la notoriété qu’il acquiert ? Richesse et considération entrent évidemment pour
beaucoup dans la satisfaction qu’il ressent, mais elles lui apportent des plaisirs plutôt que de la joie, et ce qu’il goûte
de joie vraie est le sentiment d’avoir monté une entreprise qui marche, d’avoir appelé quelque chose à la vie…
On tient à l’éloge et aux honneurs dans l’exacte mesure où l’on n’est pas sûr d’avoir réussi… C’est pour se rassurer
qu’on cherche l’approbation, et c’est pour soutenir la vitalité peut-être insuffisante de son œuvre qu’on voudrait
l’entourer de la chaude admiration des hommes, comme on met dans du coton l’enfant né avant terme. Mais celui qui est sûr, absolument sûr, d’avoir produit une œuvre viable et durable, celui-là n’a plus que faire de l’éloge, et se sent au-dessus de la gloire, parce qu’il est créateur, parce qu’il le sait… Le triomphe de la vie est la création… La création de soi par soi, l’agrandissement de la personnalité par un effort qui tire beaucoup de peu, quelque chose de rien, et ajoute sans cesse à ce qu’il y a de richesse dans le monde. »
Henri Bergson
L’Énergie spirituelle, Coll. Quadrige, PUF 1999
n°385 – juin 2008
Prière de Mère Térésa
Seigneur, quand je suis affamé, donne-moi quelqu’un qui ait besoin de nourriture.
Quand j’ai soif, envoie-moi quelqu’un qui ait besoin d’eau
Quand j’ai froid, envoie-moi quelqu’un à réchauffer.
Quand je suis blessé, donne-moi quelqu’un à consoler.
Quand ma croix devient lourde, donne-moi la croix d’un autre à partager.
Quand je suis pauvre, conduis-moi à quelqu’un dans le besoin.
Quand je n’ai pas de temps, donne-moi quelqu’un que je puisse aider un instant.
Quand je suis humilié, donne-moi quelqu’un dont j’aurai à faire l’éloge.
Quand je suis découragé, envoie-moi quelqu’un à encourager.
Quand j’ai besoin de la compréhension des autres, donne-moi quelqu’un qui ait besoin de la mienne.
Quand j’ai besoin qu’on prenne soin de moi, envoie-moi quelqu’un dont j’aurai à prendre soin.
Quand je ne pense qu’à moi, tourne mes pensées vers autrui.