Là, dans ces quelques grammes de papier,
toute la densité du monde
avec ses pesanteurs d’angoisse et
son espoir en masse,
avec ses rouleaux compresseurs de hargne et de bêtise,
avec sa charge quotidienne de destruction et de création !
Chaque fois que je prends le journal,
c’est le monde que je saisis à deux mains pour l’accueillir,
pour crier mon indignation,
pour espérer avec lui.
Là, dans ces mains,
ces quelques grammes de papier, c’est chez moi,
c’est ma famille : je suis solidaire !
Chaque fois que je prends le journal,
mes deux mains s’ouvrent en prière
pour dire à Dieu :
« Regarde ! C’est chez nous,
c’est chez toi puisque tu es venu chez nous !
Alors, Seigneur, lève-toi
pour mettre en place,
avec nous,
l’avenir de la lumière ».