Ce livre est le troisième que les auteurs rédigent ensemble sur la situation du syndicalisme en France. Conseils et formateurs en relations sociales, ils sont experts sur le sujet et qualifiés pour expliquer comment les syndicats sont impactés par l’évolution du monde du travail et de la société en général et comment ils peuvent s’adapter de façon constructive.
De nombreux facteurs modifient le contexte général : la mobilité professionnelle et le développement des contrats courts, la tendance à une séparation nette entre vie de travail et sphère privée, le souhait croissant d’indépendance qui se manifeste notamment dans le développement de l’uberisation, partiellement subie, partiellement choisie. Autant d’obstacles nouveaux pour une rencontre confiante entre travailleurs et syndicats.
L’explosion du numérique bouleverse également le cadre d’action des syndicalistes. Ils ne sont plus l’unique courroie de transmission des informations sur les négociations sociales. Aujourd’hui, les dirigeants peuvent être tentés de court-circuiter les syndicats.
La globalisation a contribué à éloigner les centres de décision, rendant plus difficile pour les syndicats, l’accès aux vrais décideurs.
Mais les auteurs soulignent aussi les facteurs qui sont des opportunités pour trouver un nouveau positionnement. C’est le cas du thème de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), qui amène à revisiter la relation entre monde du travail et société, ou de la qualité de vie au travail (QVT) qui ramène au quotidien de la vie des travailleurs.
À partir de nombreux exemples, le livre montre comment les syndicats ont su s’adapter et gagner la confiance d’un grand nombre de salariés et devenir un partenaire reconnu par l’entreprise. Cela a pu même aller jusqu’à la contribution positive pour trouver un repreneur.
Dans tous ces exemples positifs, le lecteur verra les mêmes clefs de succès : la mobilisation des compétences, l’écoute des préoccupations des salariés, l’art d’une communication novatrice et ouverte. Le lecteur pourra toutefois regretter, sans s’en étonner complètement, que la plupart des exemples parlent des syndicats « réformistes », quelques-uns concernant toutefois les syndicats réputés plus durs.
Le dernier mot du livre « le syndicalisme n’a d’avenir que s’il fait la preuve de son utilité » en est un bon résumé.
Arnaud Laudenbach