Temps de l’Avent. Temps de l’attente, auquel nous incite la liturgie de l’Église catholique : nous renouveler dans l’attente du Christ. Certains veulent confondre ce retour du Christ avec la fin du monde. Et croyant naïvement que Dieu (dé)compte le temps comme nous, décèlent au hasard des nombres des signes annonciateurs de cette fin !
A les lire attentivement, les révélations, dites « apocalyptiques », du Nouveau Testament ne parlent pas de la fin du monde, mais du retour du Christ. Affirmant tout à la fois que le Christ est déjà venu, qu’il est là et qu’il vient. Nos représentations du temps et de l’espace éclatent devant une telle vision. Serait-ce pour cela que ces révélations nous sont si obscures ?
Le Christ est déjà venu. Tout le Nouveau Testament en témoigne.
Le Christ est là. C’est l’objet même de notre foi, de cette foi portée par la Tradition.
Le Christ vient. Voilà notre espérance. Il ne cesse de venir. Dans le Christ, par Lui et avec Lui, le Père ne cesse de nous rejoindre et de se communiquer à nous. De venir en chacun de nous, si nous désirons lui être davantage unis au creux de nos existences. De venir dans nos communautés qui le célèbrent et le rendent présent par leurs « œuvres de miséricorde ».
De venir dans notre monde. L’Évangile de Noël nous enseigne de quelle manière Dieu vient à nous. Dans un coin reculé d’une province où, sous le règne de l’empereur Auguste, s’impose la paix romaine, la naissance d’un enfant est accompagnée de la promesse d’une paix plus profonde et plus universelle. Paix divine où est restaurée entre l’homme et Dieu la confiance brisée par la jalousie originelle (Genèse 3). Paix dont les bergers de Bethléem reçoivent la confirmation en découvrant l’enfant. Paix dont, à leur suite, l’annonce est aujourd’hui portée par tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, célèbrent avec l’Église cette fête de Noël.
Bernard Bougon s.j.