Éditions du Cerf, 2022
128 pages
lu
La crise écologique, une chance pour la démocratie
« Les Poissons roses » est une plateforme de réflexion réunissant des chrétiens se disant eux-mêmes « de gauche », militant pour des chemins de justice dans les domaines économiques, sociaux, environnementaux. Après d’autres publications, ils proposent ici un court texte débouchant sur 22 propositions pour une démocratie participative et territoriale.
Le collectif s’appuie sur de nombreux travaux pour baliser leur chemin : tous les constats sur l’urgence environnementale, sur la crise de la démocratie rendue visible par l’abstention croissante aux élections et par la perte de confiance dans les relais d’information précédemment reconnus, et sur les inégalités croissantes dont la visibilité devient de plus en plus insupportable pour une partie des classes modestes ou moyennes.
Pour les auteurs du collectif, ces trois dimensions, environnementale, politique, sociale ne peuvent pas être traitées séparément et, ils y adjoignent la dimension spirituelle, s’appuyant là sur la pensée du pape François.
Malgré les obstacles nombreux, les auteurs veulent montrer qu’une issue positive est possible. Sur différents registres, ils notent des évolutions favorables, même si elles sont extrêmement ténues, et pensent qu’on peut s’appuyer dessus.
Ils soulignent ainsi l’évolution favorable du comportement de certains acteurs, consommateurs, agriculteurs ou entreprises. Ils mettent en évidence la capacité d’initiative croissante de l’échelon territorial local, complémentaire de l’échelon de l’Europe qui, malgré ses règles contraignantes, arrive à se positionner par rapport aux crises majeures. Ils notent enfin le nouveau rôle du droit, tant au niveau international que national, dans la pensée collective, ce qui amène les États à évoluer aussi.
Les 22 propositions sont présentées par grands thèmes : éducation ; institutions ; fiscalité et finances ; sécurité ; écologie. Certaines sont potentiellement consensuelles, d’autres sont plus novatrices et méritent une attention particulière.
L’une des forces du livre est sa brièveté. Espérons que l’affichage politique des auteurs n’influera pas sur la lecture de ceux qui partent d’une approche politique différente, car, comme le disent les auteurs, les défis à relever ne peuvent pas être abordés en conservant les clivages traditionnels.
Arnaud Laudenbach