MAME, 2019

176 pages

lu

La séduction du diable

Réflexions sur la question du mal

Alain Cugno

« L’enfer est pavé de bonnes intentions » entend-t-on souvent… Il nous arrive parfois de blesser nos proches sans nous en rendre compte ou plutôt sans le vouloir. Ces blessures ont engendré des fractures, des « petites morts ». Comment cela est-il possible ? Sommes-nous voués, tel Sisyphe, à subir, inlassablement, les conséquences de nos actes et à nous apercevoir à posteriori qu’ils sont empreints de la marque du diable ?

Ces questions m’ont habité tout au long de la lecture du livre d’Alain Cugno, philosophe, professeur de philosophie au Centre Sèvres, et entomologiste amateur passionné par les libellules. L’auteur étudie les manipulations usitées par le « malin » pour altérer notre vision de la vérité, tromper notre liberté et la finalité de nos actes.

Contrairement à C.S Lewis qui dans son roman épistolaire « Tactique du diable » donnait la parole à un vieux démon tentateur pour faire part de son expérience à une nouvelle recrue, Alain Cugno, nous propose de réfléchir à partir de textes où le mal (ou ses séductions) est évoqué. Nous parcourons ainsi des écrits issus de sources multiples : l’ancien (Job, la Genèse…) et le nouveau Testament, des pères de l’Église (saint Augustin), de saint Paul, des philosophes (Soren Kierkegaard, Hannah Arendt…), de la culture populaire…

En plus de s’interroger sur un sujet théologique peu abordé, original et fondamental, nous enrichissons nos connaissances des textes bibliques par leur confrontation avec des concepts comme le langage, la connaissance, la musique… Pas de morale, la philosophie est utilisée au service d’une réflexion, au service de notre vie.

Le mal existe, il nous séduit et nous le diffusons. Mais la guerre est déclarée, une bataille heureuse menée par la prière, la joie, l’amour de notre prochain, le pardon, l’enrichissement constant de notre discernement. En nous livrant ces « armes » dotées d’espérance, cet ouvrage y contribue, telle une boussole qui nous oriente vers Noël.

 

Henri Schvartz

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