En ligne

55 pages

Publié le : 25/02/2025

lu

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Pour une Église synodale : communion, participation, mission

XVI Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques

Le 26 octobre 2024, le Pape François a remercié les plus de 350 pères et mères synodaux pour leur travail à l’occasion de cette deuxième assemblée synodale tenue depuis le 2 octobre au Vatican. Le document final du synode est pour lui comme « le fruit de plusieurs années, (…) au cours desquelles nous nous sommes mis à l’écoute du Peuple de Dieu ».  

Une brève introduction rappelle l’ampleur de la consultation, le travail des sept assemblées continentales, les fruits de la première assemblée et présente les groupes de travail qui ont déjà commencé à approfondir dix points doctrinaux, canoniques et pastoraux. Le processus synodal ne s’achève pas avec la fin de l’actuelle assemblée du Synode des évêques, car il comprend la phase de mise en œuvre qui sera confiée aux conférences épiscopales 

Le document final se compose de cinq parties principales guidées par les récits évangéliques de la résurrection (Jn 21). Ce passage d’Evangile donne au document un style paisible et même joyeux : 

Partie I — Le cœur de la synodalité. Cette section explore les fondements théologiques et spirituels de la synodalité. Elle souligne l’appel à la conversion par l’Esprit Saint et la vocation de l’Église comme peuple de Dieu, sacrement d’unité. La synodalité est définie comme un chemin de renouveau spirituel et de réforme structurelle, visant à rendre l’Église plus participative et missionnaire.  

Partie II – Ensemble dans la barque. Cette partie traite de la conversion des relations au sein de la communauté chrétienne. Elle met l’accent sur la nécessité de nouvelles relations basées sur l’écoute, le dialogue et le respect mutuel. La section aborde également la diversité des contextes dans lesquels l’Église opère et la valorisation des charismes, vocations et ministères pour la mission.  

Partie III – « Jetez le filet ». Ici, l’accent est mis sur la conversion des processus décisionnels. Le discernement ecclésial, la transparence, le rendre-compte et l’évaluation sont présentés comme des pratiques essentielles pour une Église synodale. La section propose des méthodes pour améliorer la prise de décision et la participation de tous les baptisés.  

Partie IV — Une pêche abondante. Ce chapitre se concentre sur la conversion des liens entre les Églises locales et l’Église universelle. Elle souligne l’importance de l’enracinement local et de la mobilité humaine, ainsi que l’échange de dons entre les Églises. La section aborde également le rôle des Conférences épiscopales et des assemblées ecclésiales dans la promotion de la synodalité. La dernière section précise le service de l’évêque de Rome comme garant de l’unité dans la diversité.  

Partie V – « Moi aussi, je vous envoie ». La dernière partie traite de la formation d’un peuple de disciples missionnaires. Elle insiste sur la nécessité d’une formation intégrale, continue et partagée pour tous les baptisés. La section met en avant l’importance de l’initiation chrétienne, de la catéchèse et des institutions éducatives dans la formation des disciples missionnaires.  

En conclusion, le document appelle à une Église synodale, capable de marcher ensemble, de discerner la volonté de Dieu et de témoigner de l’Évangile dans le monde contemporain. La synodalité est présentée comme une dimension constitutive de l’Église, nécessitant une conversion continue et une formation adéquate pour tous les membres du peuple de Dieu.  

En lisant le texte, on comprend mieux l’ambition de la démarche résumée par Christoph Théobald dans Un nouveau concile qui ne dit pas son nom ? (Salvator, 2023). Il ne s’agit pas seulement de résoudre les questions internes, mais de poursuivre le lent travail d’aggiornamento commencé à Vatican II pour que tous les chrétiens apprennent à écouter ce que l’Esprit leur suggère aujourd’hui. Le pape ayant affirmé que ce texte conclusif tiendrait lieu d’exhortation post-synodale, le discernement se joue maintenant dans chaque Eglise locale en fonction de son contexte.

Bertrand Hériard, aumônier de secteur de Marseille 

Pour aller plus loin

Partager sur les réseaux