Stéphanie Talevis

Equipière JP, diplômée de l'ESSEC en 2013

Stéphanie Talevis

Equipière JP, diplômée de l'ESSEC en 2013

témoignage

Stéphanie Talevis, une jeune pro en chemin

Après des études au lycée français d’Athènes, Stéphanie Talevis, franco-grecque, arrive à Paris à 18 ans pour intégrer une classe préparatoire aux grandes écoles de commerce. C’est à l’occasion de la session 2020 de Penboc’h, intitulée « Repenser son boulot les pieds dans l’eau », que sa route croise celle du MCC. Stéphanie Talevis nous apporte son témoignage sur sa quête de sens et son cheminement spirituel.

Du secteur bancaire à l’économie circulaire : une quête de sens au travail

Après cinq ans au sein de l’équipe marketing d’une grande banque, dans la gestion de projet digital, Stéphanie souhaite faire le point. « C’était passionnant. J’étais en salle des marchés, participant à des projets internationaux très stimulants avec les traders, comme la mission d’une année à Lisbonne pour monter une équipe de support web digital. Mais progressivement, les produits dérivés et les perspectives court-termistes du business ne résonnaient plus avec mon désir naissant de participer aux grands enjeux du monde. »

En quête de sens, elle s’intéresse au mécénat de compétences proposé par son employeur. Par ce biais, elle rencontre en 2015, deux jeunes de retour d’un tour du monde sur l’économie circulaire. « Ils avaient un profil proche du mien, la trentaine, avec un début de carrière dans une grande entreprise mais désireux de vivre une autre expérience d’entreprise. Ils avaient besoin d’aide pour structurer leur projet et bâtir le business model. Je les ai accompagnés bénévolement pendant plusieurs mois à côté de mon travail, puis j’ai eu envie de faire plus en passant à temps partiel dans la start-up. Très rapidement j’ai dû choisir ».

La bascule se produit en avril 2018 : Stéphanie quitte la banque pour rejoindre le projet à plein temps en acceptant un plus petit salaire. « L’aventure de la start-up (depuis 2018) m’a fait grandir professionnellement et humainement. Nous avons cultivé dès les premiers instants des valeurs d’autonomie, de confiance et de bienveillance. Chacun avait son domaine mais toutes les décisions étaient prises collectivement. Au début j’ai fait du développement de partenariats, avec la création d’un Club de rencontre entre grands groupes et startups. Notre conviction était que l’économie circulaire marche surtout en écosystème supposant une mise en réseau des acteurs dans ce domaine ».

La spiritualité ignatienne, un accompagnement au quotidien

En marge de tout cela, Stéphanie s’est rapprochée de la foi. Baptisée catholique, elle n’était, jusque-là, pas pratiquante. Ses questionnements sur les problèmes du monde, sur l’enjeu écologique, et sur une vie professionnelle plus proche de ses aspirations, l’ont amenée à renouer avec l’Église. Son chemin de foi a débuté dans une communauté charismatique, puis son aumônier de l’ESSEC, prêtre de la Mission de France lui a conseillé de suivre un parcours de théologie. « J’ai découvert la messe qui prend son temps à Paris, à l’église Saint-Ignace. La spiritualité ignatienne m’a attirée. Je l’ai trouvée très incarnée et offrant des clés pour m’aider à mieux vivre mon quotidien, notamment professionnel, très mouvant ».

Elle expérimente à plusieurs reprises les exercices spirituels, pour mieux structurer sa vie de prière, avant de rentrer dans une équipe MCC après la session de Penboc’h. « Je voulais partager avec des jeunes professionnels de mon âge. Au Congrès de Nantes du MCC, j’ai souhaité organiser un atelier sur les entreprises horizontales et leurs pratiques managériales agiles – sujet qui me tient particulièrement à cœur. J’ai beaucoup aimé rencontrer des équipiers venant de la France entière ; ils m’ont donné envie d’aller plus loin ». En novembre dernier, elle a intégré l’équipe JP France pour participer au renouvellement du mouvement.

Avec le MCC, prendre du recul

En start-up, tout est possible. Il faut beaucoup travailler à l’intuition, sentir les tendances de la société et du marché, et travailler en communautés. En tant que bras droit des deux fondateurs de l’entreprise, son poste a évolué en même temps que la croissance de l’entreprise. Avec les casquettes de RH et de DAF, elle a dû apprendre à se positionner dans l’équipe au fil du temps tout en inventant les contours d’un management innovant et d’une culture forte. « Le MCC m’aide à relire en équipe les problématiques au travail. J’apprécie cet accompagnement et cette fraternité, de même que l’aspect réseau. Rencontrer des personnes inspirantes sur l’écologie et la démarche synodale au MCC me nourrit et me soutient ».

Aujourd’hui, la start-up stabilise son effectif à 35. Avec les dirigeants et les managers, Stéphanie invente les politiques RH de l’entreprise (rémunération, recrutement, management…) et dessine les contours de la structure. « La RH est une fonction stratégique fondamentale pour garantir une croissance saine et une équipe sereine. Pour moi, l’un des enjeux d’aujourd’hui est de rendre les entreprises humaines, et y (re)trouver la joie !».

Partir des besoins des personnes pour créer les politiques RH fait partie de ses convictions profondes. Mais comment trouver le bon équilibre entre participation collective et prise de décision efficace, surtout dans des collectifs qui grandissent vite ?

 

Solange de Coussemaker

 

 

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