Éditions Gallimard, coll. Folio, 2024

345 pages

lu

Travailler sans patron

Simon Cottin-Marx | Baptiste Mylondo

Principes démocratiques, utilité sociale des biens et services… comment mettre en pratique les valeurs portées par l’Économie sociale et solidaire ?

Les deux auteurs, Simon Cottin-Marx et Baptiste Mylondo, sont enseignants-chercheurs, militants de l’auto-gestion, le deuxième ayant lui-même travaillé dans une coopérative autogérée. Cet essai est un manuel pédagogique pour ceux qui travaillent dans le secteur de l’Économie sociale et solidaire (ESS), vaste ensemble qui, pour les auteurs, regroupe les associations, les mutuelles à but non lucratif, les coopératives et toutes les formes d’entreprises autogérées ou à but d’utilité sociale.

Bien sûr, le livre rappelle que l’origine de chacune des composantes de l’ESS est liée à une certaine vision de la société dans laquelle les principes démocratiques dans les règles de fonctionnement se combinent avec une recherche de l’utilité sociale des biens et services produits.

Pourtant, son but premier n’est pas un plaidoyer pour l’ESS, mais un ensemble de conseils pour que ceux qui ont choisi de s’y investir le fasse avec le maximum de chances de réussite et ceci dans la durée. Le titre du livre aurait pu être : « Comment travailler bien ou mieux, quand il n’y a pas de patron ».

Simon Cottin-Marx et Baptiste Mylondo commencent par un constat lucide sur les nombreux pièges à éviter, en évoquant un grand nombre d’essais infructueux. Ce souci de rigueur traverse tout le livre et le rend pertinent au-delà même de son objet premier.

Même si beaucoup des points de repère qui jalonnent le livre s’appliquent spécifiquement à l’une ou l’autre des composantes de l’ESS, de nombreux lecteurs pourront y trouver matière à réflexion dans leur propre univers. Il y a d’abord la grande masse de ceux qui sont membres d’une association et, souvent, avec des responsabilités.

Certaines pistes sont même transposables aux unités de travail des entreprises capitalistes classiques. En effet, tous les sujets sont abordés : la répartition des pouvoirs qui mérite toujours d’être examinée, même dans une entreprise hiérarchique, les dispositifs de communication, l’équilibre entre polyvalence et spécialisation, l’arrivée de nouveaux entrants, le temps de travail, la formation, la rémunération et ses critères…et bien d’autres.

 

Arnaud Laudenbach

 

 

 

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