Flammarion, 2020
222 pages
lu
Un temps pour changer – Pape François
Ce nouveau livre du pape François veut répondre à l’ampleur des questions posées par la situation mondiale découlant notamment de la crise sanitaire, mais aussi de tous les autres défis auxquels nous sommes confrontés, aux plans social, humain, environnemental, économique. Il y reprend bien sûr ses enseignements antérieurs, en interpellant son lecteur avec encore plus d’urgence.
Un temps pour changer est structuré en trois parties : un temps pour voir, un temps pour choisir, un temps pour agir, en harmonie avec la méthode de réflexion centenaire des mouvements d’action catholique, dont le MCC : voir, juger, agir.
Ce qui est saisissant dans ce livre, c’est la faculté du pape à diversifier les approches, pour mettre notre esprit et notre cœur en mouvement. Il nous invite à regarder à la fois à côté de nous et loin de nous. Il ancre son propos dans de nombreux passages de la Bible pour relire les drames ou les espoirs qui font nos vies, en évoquant des situations très concrètes touchant autant la vie publique que nos comportements. Il se met à nu lui-même, évoquant l’émerveillement de ses rencontres, l’imprévu pouvant faire sortir d’une situation bloquée, ainsi que les trois « covid » qu’il a eu à surmonter au cours de sa vie et qui lui ont permis de grandir et qu’il livre dans des pages émouvantes.
Si nous savons nous laisser déranger, écouter la voix du pauvre et de celui qui est à la périphérie, le covid peut être une occasion de nous renouveler, de participer à l’émergence d’une société plus juste, plus fraternelle, plus respectueuse de la Création. Tout au long du livre, le pape prend l’image du débordement : laissons-nous submerger par ce que nous ne pouvons maîtriser, par ce qui nous dérange. Comme Noé, nous ne sombrerons pas si nous accueillons l’Alliance proposée par Dieu.
Ce qui frappera le lecteur, c’est la liberté, la fermeté, la simplicité, la spontanéité avec lesquelles le pape François s’exprime et interpelle. C’est un livre écrit « à chaud » et cette chaleur est communicative.
Arnaud Laudenbach