Dans le cadre des Semaines sociales de Troyes, l’École supérieure de commerce de Troyes a fait venir le sociologue Vincent de Gaulejac pour une conférence sur « La vie au travail, de la crise à l’avenir ». Les membres des 2 équipes troyennes du MCC se sont réunies pour partager leur analyse et leur ressenti autour de ce thème d’actualité qui fait écho à la thématique des Journées nationales.
Dans notre société Kleenex qui cède beaucoup à l’éphémère et qui rend tout mesurable, d’où vient ce mal-être au travail malgré l’amélioration incontestable des conditions de travail liée au progrès scientifique ? Comment (re) trouver le sens de sa mission alors que toute réalité peut faire l’objet d’un modèle mathématique et que les personnes, les organisations doivent être comparables ? Comment y (ré) intégrer ses valeurs personnelles, au-delà des indicateurs chiffrés, qui de simple outils sont devenus des objectifs ? Peut-on de nouveau mettre l’économie au service de l’Homme et non l’inverse (l’objectif n’étant pas de retourner vers un capitalisme version 19ème siècle) ? Par ailleurs, d’où vient ce paradoxe de constater quasi-unanimement les dérives du système, ses effets pervers, tandis que nous sommes finalement en général favorables à ce modèle ?
Pas de diagnostic clair, le mal-être exprimé fait encore l’objet de débats et d’études poussées de la part des économistes et des sociologues. Pas non plus de solution miracle dans notre société mondiale financiarisée, où le mieux devient instantanément la norme, ce qui pousse à aller sans cesse plus loin. En fait, c’est un autre rapport au travail que nous devons acquérir. Bien que les choses paraissent sans espoir, nous devons tous être décidés à les changer. Au-delà des primes individuelles, et des récompenses, il nous faut retrouver un collectif qui soit synonyme de succès personnel.
Antoine de Montety