Les nouveaux rythmes de vie personnels et professionnels ont profondément modifié les relations entre les êtres en l’espace de quelques années. Un Français sur cinq souffre de solitude. Et selon les dernières études, 4 millions d’entre eux n’ont pas plus de trois conversations par an…


Ce constat est particulièrement flagrant pour la population se trouvant sous le seuil de pauvreté (salaire inférieur à 964 €). Parmi cette population, les jeunes sont les plus massivement touchés : ils cumulent absence de diplôme et faible niveau général, et n’ont pas d’enfant pour créer du lien social. La tranche des 30-39 ans s’estime aussi touchée par l’isolement ; en 2010 cela représentait 3 %, et l’on atteint 9 % en 2012. Celle des 50-55 ans n’est pas épargnée non plus par cette solitude et ce sentiment de solitude : la perte d’un conjoint et la non maîtrise des réseaux sociaux peuvent faire basculer leur situation familiale, professionnelle, personnelle. Parmi ces différentes catégories, les femmes sont les plus vulnérables au vu de leurs faibles revenus, mais elles conservent un minimum de relationnel par les enfants.

D’autres facteurs interviennent. L’emploi n’est plus intégrateur, il n’y a plus autant d’échanges par le travail du fait de nouvelles structurations : horaires décalés, découpés, isolement du travailleur dans une tâche répétitive et restrictive. L’urbanisme génère aussi solitude ou sentiment de solitude. 18% de la population des grandes agglomérations se sent seule. A Paris, 8 000 personnes dorment dehors chaque nuit, et 100 à Reims. Une étude réalisée dans le « 93 » fait apparaître un isolement de la population, celle-ci se dit inutile : « la personne n’a pas sa place ». Des opérations ont été menées pour recréer du lien, parmi elles citons « la fête des voisins » ou bien la « fête de l’immeuble »… mais cela reste éphémère.

Comment recréer du lien durable ? Par les associations, l’élaboration de projets collectifs, les coopératives d’emploi, les cafés sociaux/jardins, l’habitat intergénérationnel… Question finale posée à chacun, comment le MCC peut-il agir ?

Sophie et Philippe Marlière,

responsables du secteur de Reims,

organisateurs de la rencontre du 7 juin “Solitude et sentiment de solitude”