Cette question est revenue comme un leitmotiv au cours du colloque organisé notamment par l’ESCP Europe, l’EHESS et le CNRS les 8, 9 et 10 juin sur le thème « @ la recherche du temps… Individus hyper-connectés, société accélérée : tensions et transformations ». Dans la dynamique sociale de l’accélération du temps (cf. Hartmut Rosa) que nous éprouvons dans tous les domaines de la vie, sommes-nous des victimes consentantes ou des acteurs de ces transformations ?
Pendant trois jours, une dizaine d’intervenants (professeurs, philosophes, sociologues) ont décrit les effets de l’accélération sociale du temps sur chacun de nous.
Voici un florilège des contributions de cette rencontre qui disent bien l’étendue des thèmes abordés.
Comment l’accélération est-elle ressentie et vécue dans l’entreprise ? « Je travaille 24/24, je suis libre ! » ?
Comment le smartphone a-t-il pris une place si tyrannique ? Pouvons-nous nous déconnecter, ouvrir un dialogue de soi à soi, choisir d’être tout à son interlocuteur ?
Comment le marché (marketing) accélère pour nous rendre de plus en plus consommateur (achat en un clic) ?
Comment les traders s’activent au rythme des algorithmes, face à la volatilité des marchés ?
Comment les salles de sport deviennent des lieux de résistance du corps et le corps, un repère dans une société sans repère ?
Comment les athlètes à l’INSEP apprennent à gérer l’accélération dans leur centre d’entraînement ? Comment des fonctionnaires, cadres territoriaux de la ville de Nantes, combinent leurs contraintes réglementaires et hiérarchiques et l’usage des courriels ?
Comment les édiles parviennent à développer l’ubiquité dans leur commune aux yeux de leurs administrés ? Comment Nuit debout est l’exemple d’un phénomène médiatique qui a accéléré grâce aux réseaux sociaux ?
Le constat semble critique. La quête de sens, effleurée par moment dans ce colloque, est restée tapie, sous-jacente.
Notre Congrès MCC « Accélérer jusqu’où ? L’homme au cœur du mouvement » tentera d’y répondre. Diverses approches dans les assemblées et les ateliers animés par nos régions fourniront d’autres témoignages de l’accélération du temps. Comment Dieu s’y manifeste ? Comment préserver cette part intime de la personne humaine ?
[/Pierre Barrault, équipier en Val d’Oise, secrétaire général/]