De septembre 2020 à juin 2021, une vingtaine de « Passages » numériques ont invité les équipes du MCC à réfléchir, se documenter et débattre afin d’ouvrir des brèches sur l’avenir. Alliant dimensions cognitive, spirituelle et pratique, les comptes rendus de chaque « Passage » apportent des clés de compréhension, d’espérance et d’action face aux défis de notre temps. Les thématiques abordées sont diverses et nombreuses (écologie en entreprise, avenir de l’intelligence artificielle, place du féminin et du soin, enjeux du numérique dans l’Église et dans le monde, etc.), mais les mettre en perspective peut nous donner à regarder vers de nouveaux points de fuite.
En effet, les pistes ouvertes par les « Passages » marquent par leur résonance avec le chemin de « conversion écologique » que nous appelle à bâtir le Pape François. On y retrouve évidemment la question de la conversion individuelle sous ses multiples facettes : spirituelle (accepter de m’abandonner à ce qui me dépasse) ; intellectuelle (me former pour comprendre) ; pratique (changer mes habitudes, rechercher ma place et mon talent) ; imaginaire (changer mes attentes, mon regard). Mais cette conversion individuelle ne semble pas suffisante si elle ne se laisse pas envelopper dans une conversion relationnelle.
Dire « Je est un nous » et accepter l’idée que nos relations nous modèlent nous engage à discerner les attachements qui nous libèrent et ceux qui nous aliènent. D’où l’intérêt de s’interroger sur des thèmes en apparence aussi éloignés que les ruptures dans nos vies professionnelles et personnelles, le partage du pouvoir et du savoir en entreprise, ou encore la place du numérique dans l’Église aujourd’hui. En effet, « Faire des ruptures des phares », s’interroger sur la démocratie en entreprise, ou encore penser « une communication numérique qui ne « piège » pas mais « libère » », c’est toujours repenser notre présence au monde, nous re-médier nous-même, avec lui, avec les autres, par le – et avec – soin. Toute une écologie !
Noé Kirch, doctorant au Ceras