Nous venons de suivre par la voie des médias les grandes manifestations en Tunisie qui ont amené le président sortant Ben Ali à quitter le pouvoir et prendre le chemin de l’exil. L’ensemble des pays occidentaux applaudissent des deux mains le départ du tyran, ancien général, et autocrate depuis 23 ans. Nous pouvons nous réjouir de l’issue assez rapide de ces troubles sans que le pays n’arrive au chaos le plus complet.


Au-delà des débats sur la démocratie, ou les progrès économiques du pays, j’aimerais aborder ici la liberté religieuse en Tunisie. Ce pays, quoique musulman à 99%, garantit de par sa constitution la liberté des religions. Les 100 000 chrétiens y vivent en paix, et la Tunisie abrite depuis 2 500 ans une très ancienne communauté juive (aujourd’hui réduite à 1500 âmes). L’état tunisien va jusqu’à rémunérer le rabbin et autorise la gestion d’écoles judaïques.

Cette réalité en Tunisie pourrait être un modèle pour de nombreux pays musulmans. L’Irak offre aujourd’hui le spectacle désastreux des chrétiens qui prennent le chemin de l’exode, vers le Liban ou la Jordanie, conséquence parmi d’autres de la politique inconsciente de l’administration américaine. N’est-ce pas paradoxal de constater qu’à l’époque du parti Baas, la liberté religieuse était garantie en Irak ?

Antoine de Montety

membre du comité de rédaction