Assurer la transparence de la constitution des salaires, des plus bas aux plus élevés

L’actualité pointe deux aspects du « juste » salaire : les bas salaires qui ne permettent pas de « s’en sortir » et les salaires extravagants de quelques grands patrons. Mais au regard de quelle « justice » évaluer les salaires et leur échelle ?

À la base, le salaire est la « juste » contrepartie de la contribution personnelle du salarié à la création de richesses. Mais une personne talentueuse (dirigeant, chercheur, commerçant, expert …) et dotée de forts moyens d’action dans l’entreprise peut, à elle seule, créer bien plus de richesses que tout le reste de l’entreprise. Ce lien entre contribution personnelle au résultat et salaire amène donc à une échelle des salaires trop large, voire « injuste ».

Fin XIXe, la Pensée sociale chrétienne prône qu’un « juste » salaire doit faire vivre dignement une famille, d’où les lois sur le salaire minimum. Aujourd’hui l’éclatement des familles, la forte élévation du niveau de vie, l’émancipation professionnelle des femmes et le développement du travail à temps partiel, conduisent à la nécessité de deux salaires, un par adulte, pour pouvoir faire vivre dignement une famille.

Je vois plusieurs pistes d’amélioration de la « justice » des salaires :

– transparence de la constitution des salaires, des plus bas aux plus élevés, et publicité de leur échelle,

– pour les dirigeants, bien scinder rémunération du travail de celle du capital (par exemple, dans les entreprises familiales),

– en haut de l’échelle, lier fortement le salaire aux résultats de l’entreprise,

– limiter, voire interdire, les salaires et contreparties (comme les retraites-chapeau) extravagants, et la rémunération de la spéculation (intervention nécessaire des États ?).

– au sein d’un espace économique (par ex Europe), harmoniser les salaires minima.

Didier Aleton, ancien cadre dirigeant chez PSA


Biographie :

  • 1971 : Ingénieur de l’École des Mines de Nancy
  • 1973 : Mariage, trois enfants, et embauche chez Peugeot : fabrication, RH, ingénierie et projet, en France et à l’étranger
  • 1976 : Adhésion au MCC
  • À partir de 1996 : Cadre dirigeant chez PSA
  • 2013 : fin d’une expatriation en Russie et départ en retraite