Transitions ou ruptures. Que sera le monde qui s’invente sous nos yeux sous l’effet des crises économiques, écologiques, éthiques, politiques ? A défaut d’une réponse introuvable, l’été m’a apporté matière à réflexion.
Deux livres très différents y ont contribué. Ils ont éclairé, par contraste, la justesse des analyses partagées durant l’Université d’été du MCC*.
Saison brune, de Philippe Squarzoni, dresse un tableau implacable des menaces écologiques qui pèsent sur l’avenir de la planète et de l’humanité. Très documenté, ce livre est un cri d’alarme d’un pessimisme profond.
A l’opposé, Jean-Claude Guillebaud vient de signer un essai aux couleurs de l’espérance, Une autre vie est possible. C’est un livre engagé, justifiant un optimisme de volonté face au « paradigme du pessimisme » qui envahit notre société. On a envie de se laisser emporter par sa conviction, cependant il manque à ce livre, me semble-t-il, une place faite à l’intériorité, à la conscience profonde de chacun, indispensable si l’on veut adopter une attitude résolue face aux changements.
C’est à l’Université d’été qu’on pouvait trouver le vrai message d’espoir. En approfondissant le sens que nous donnons à notre nourriture, en décrivant les dérives et les réformes nécessaires de nos pratiques alimentaires, à l’échelle individuelle comme à celle du monde, nous avons acquis une conscience plus aiguë de la responsabilité qui nous est confiée sur la Création. Loin d’être écrasant, ce discernement devient source d’espérance en un avenir plus sobre et solidaire lorsqu’il est conduit devant le Seigneur, et que nous croyons qu’Il est à nos côtés dans nos engagements, comme Il le fut auprès des Hébreux dans le désert.
Christian Sauret
* Le thème de l’UE était : Se nourrir, un acte politique, économique, éthique et spirituel. Il a fait l’objet du dernier numéro 416 de Responsables, septembre 2012