Trois questions à Louis Lourme.
Docteur en philosophie, chercheur associé du laboratoire Sciences, Philosophie, Humanités (SPH) de l’Université Bordeaux Montaigne, il a enseigné à l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux, à l’Université Bordeaux Montaigne ainsi qu’aux Facultés Loyola Paris. Il assure depuis 2016 la direction de l’ensemble scolaire jésuite Saint-Joseph de Tivoli, à Bordeaux, qui accueille 2200 élèves. Il est nommé recteur des Facultés Loyola Paris à compter du 26 août 2024.
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis marié et père de trois enfants. Mon attachement à la tradition spirituelle et pédagogique des jésuites est profond, et ne cesse de s’enraciner en moi, depuis l’enfance et ma scolarité au sein de l’établissement bordelais Saint-Joseph de Tivoli. Un établissement que j’ai par la suite été appelé à diriger, au cours des huit dernières années. Philosophe de formation (docteur de l’université Bordeaux Montaigne), je m’intéresse dans mes recherches à la philosophie politique contemporaine (principalement aux questions liées à l’appartenance politique et en particulier à l’actualité de la notion de « citoyenneté mondiale »), ainsi qu’aux questions liées à l’éducation.
Comment accueillez-vous cette nomination ?
Je l’accueille avec beaucoup d’émotions très différentes en moi… De la joie et de la reconnaissance bien sûr et avant tout, mais aussi le sentiment d’une grande responsabilité. Une double responsabilité d’ailleurs : responsabilité devant la confiance qui m’est témoignée et responsabilité devant ce lieu si particulier que représentent les Facultés Loyola Paris. J’accueille aussi cette nomination avec un grand désir de servir une telle œuvre et les équipes en place. Oui, un vrai désir d’honorer tout ce qui se joue de si riche dans ce lieu. C’est donc aujourd’hui un beau cocktail d’émotions intérieures !
Vous dites que ce lieu est « particulier », comment définiriez-vous en quelques mots cette particularité ?
Ma vision sera sans doute enrichie après avoir rencontré toutes les personnes qui font vivre les Facultés Loyola Paris. Mais dès aujourd’hui, je peux souligner quelques éléments objectifs qui contribuent à définir le lieu… Je pense notamment au détail des formations, à la richesse du programme grand public, à l’imbrication de la philosophie et de la théologie, au nombre d’étudiants en formation (en particulier au nombre de jésuites), au type d’accompagnement qui leur est proposé, à la dimension internationale, à la présence de l’extraordinaire bibliothèque, etc.
Il me semble toutefois que ces quelques éléments objectifs ne suffisent pas pour définir la particularité des Facultés Loyola Paris. Celles et ceux qui y sont passées savent bien qu’à cela s’ajoute un certain esprit. Et comment décrire cet « esprit » ? Je crois qu’il s’agit d’abord d’un certain goût pour la liberté – comme la devise de l’institution le rappelle : « appelés à la liberté ». Et à cet esprit de liberté si essentiel dans le travail intellectuel, il me semble qu’on doit associer immédiatement deux traits complémentaires pour dire ce qui est vécu ici : une forme de simplicité dans les relations (très frappante, quand on découvre les Facultés Loyola Paris), ainsi qu’un souci de prendre à bras-le-corps les questions de notre temps, les questions qui occupent ce monde-ci.
Tout cela est très général, et méritera d’être développé dans quelques mois. Je me réjouis en tout cas d’être appelé à servir cette institution… et cet esprit !