Les technosciences sont-elles une chance ou une menace ? Face à elles, la doctrine sociale de l’Église peut-elle nous éclairer ? À l’invitation du service des formations permanentes des Alpes Maritimes et en partenariat notamment avec le MCC, une centaine de personnes se sont rassemblées à Nice pour écouter Jérôme Vignon aborder ces sujets à la lumière prophétique de la constitution pastorale « Gaudium et Spes » issue de Vatican II.
Qui aurait pu croire qu’un texte de l’Église, écrit voilà 50 ans, puisse nous éclairer sur la révolution que les technosciences promettent à l’humanité ? « Gaudium et Spes » affirme que « la communauté des chrétiens se reconnaît intimement solidaire du genre humain », partageant ses espoirs et ses angoisses. Or, ces deux sentiments nous habitent, face à cette « transition fulgurante » que prépare l’interaction des technologies numériques, des biotechnologies et des nanotechnologies.
D’un côté, cette créativité qui se renouvelle sans cesse pour répondre aux défis de notre vie correspond au dessein de Dieu sur l’homme : « les victoires du genre humain sont un signe de la grandeur divine ». Les technosciences font émerger de nouvelles façons de créer, transmettre, échanger entre égaux (réseaux maillés coopératifs, réciprocité).
Mais on en mesure aussi les ambivalences: homme « augmenté » pour combattre l’obsolescence biologique, monopoles des firmes géantes, soumission du consommateur, captage des données personnelles… Le transhumanisme, surtout, s’oppose à la vision chrétienne de la vie où fragilité et dignité sont intimement mêlées.
Vatican II nous offre une vision optimiste de l’homme co-créateur de son avenir. Il insiste sur l’importance de la socialisation, afin que tous participent à l’élaboration du bien commun. Enfin, il nous invite à remettre nos activités dans la perspective du service des faibles et des pauvres.
Jérôme Vignon nous a redit que le christianisme est une réserve de courage, d’audace et d’espérance : sans nier la peur, n’y succombons pas mais combattons pour préserver la dignité et la liberté des enfants de Dieu.
Isabelle Vela, responsable du secteur Alpes-Maritimes