Le geste du lavement de pied (Jean 13, 1-38) peut éclairer notre manière de vivre le service de l’autorité. Comment l’exerçons-nous ? Des pistes pour nous aider à réfléchir.


1. Jésus les aima jusqu’au bout

Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture.

Jésus reste le Maître dans son acte d’abaissement, geste de liberté suprême posé, non à cause de la pression de l’entourage ; s’il se dévêt de sa puissance c’est tout sauf une démission. Il sait où il va, ce qu’il veut pour le salut de ses disciples, le bien de tous.

En responsabilité, comment je me situe lors de décisions importantes à prendre, en cas de conflits ou de manque de cohésion dans les équipes ? Quelle est ma visée ? Quel profit est-ce que je tire du geste de Jésus ?

2. Pour avoir part avec Lui

Jésus se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture.

Jésus accomplit ce geste dans un profond respect. Si Jésus s’abaisse, c’est pour relever les disciples et leur confier ce que le Père a remis entre ses mains, y compris l’amour : le serviteur est comme son maître.

Relire ma manière de vivre le service d’autorité en regardant Jésus : ma manière d’entrer en relation avec mes collaborateurs : le geste et la parole qui rabaissent l’autre pour me relever ou la parole et le geste qui révèlent l’autre à lui-même et lui permettent de se déployer pleinement, la parole qui verrouille ou celle qui « autorise » la vérité.

Je réfléchis à des situations vécues où j’ai eu le sentiment d’avoir été associé au geste de Jésus ou au contraire d’être resté sur un piédestal ou en retrait pour me protéger.

Je choisis une ou deux situations vécues à partager.

3. « Vous êtes le corps du Christ »

Vous devez vous aussi laver les pieds les uns aux autres… comme j’ai fait pour vous… l’amour que vous aurez les uns pour les autres…

Il ne s’agit pas d’un geste de purification d’abord, mais d’un geste d’humilité pour créer une cohésion, une unité au moment où cela va être la débandade. « Ceci est mon corps livré pour vous ». Devenir corps du Christ.

Est-ce que je rencontre chacun comme un frère ou une sœur en humanité, où que je sois situé dans une hiérarchie, dans la réciprocité du don, pour que le Royaume de justice et de paix advienne en ce monde ?

Françoise Alexandre, accompagnatrice spirituelle