Voici l’autre devant moi, Seigneur,
je dois le regarder « lui »
Au-delà de ma sympathie
Ou de mon antipathie
Au-delà de mes idées et de ses idées,
De mon comportement et de son comportement,
Je dois « lui » permettre d’exister devant moi.
Tel qu’il est en son être profond
Et non pas l’obliger à l’attaque
A la défensive, à la comédie.
Je dois le respecter, autre que moi
Et non pas le saisir pour moi,
Le gagner à mes idées
L’entraîner à ma suite.
Je dois être pauvre devant « lui »,
Ne pas l’écraser ou l’humilier.
Ni l’obliger à la reconnaissance
Car il est unique, Seigneur,
Et donc riche
D’une richesse que je ne possède pas,
Et c’est moi le pauvre qui se tient à sa porte
Nu, dépouillé,
Pour apercevoir au fond de son cœur
Ton visage,
O Christ ressuscité,
Qui m’invite et me sourit.
Père Michel Quoist (1921-1997)